Le tribunal judiciaire de Paris a rejeté, en référé, la troisième tentative du parti Les Républicains (LR) de destituer son président, Éric Ciotti. La demande, signée par 703 membres du conseil national du parti, visait à nommer un mandataire ad hoc en remplacement d’Éric Ciotti si ce dernier ne convoquait pas un nouveau bureau politique avant mercredi, 18h30.
Le tribunal, saisi en urgence, a jugé irrecevable la requête, remettant en cause la validité des signatures et la conformité des cotisations des signataires. « Il ressort de la lecture du tableau (…) que ce nombre, en réalité, inclut de très nombreux courriers non signés (et) qu’aucune vérification du versement des cotisations par les signataires n’a été opérée », a précisé le tribunal dans sa décision.
Les Républicains, par un communiqué transmis à Quotidien Libre, ont pris acte de cette décision, soulignant qu’elle reflète un refus de la justice de s’immiscer dans des affaires politiques urgentes sans pour autant trancher sur le fond. « Le refus d’Éric Ciotti de reconnaître l’évidence que sa place n’est plus chez les Républicains, et sa stratégie d’obstruction judiciaire, ne nous empêcheront pas de poursuivre notre campagne partout en France pour la qualification de nos candidats au second tour », a ajouté le parti.
Cette décision intervient dans un contexte politique particulièrement tendu, deux semaines après la dissolution de l’Assemblée nationale. Éric Ciotti avait alors surpris son camp en annonçant une alliance électorale avec le Rassemblement National (RN) pour les législatives, réussissant à convaincre plusieurs députés du groupe à le suivre.
Un cadre du parti, sous couvert d’anonymat, a déclaré :
De toute façon, il a pieds et poings liés. Il ne peut rien faire
rappelant que les candidats de Ciotti se présentent sous l’étiquette de son micro-parti « À droite ».
Cette tentative d’exclusion est la troisième du genre. La direction du parti avait déjà convoqué deux bureaux politiques pour exclure Éric Ciotti, mais la justice avait suspendu ces décisions le 14 juin, en attendant une décision définitive sur le fond.
La saga interne des Républicains continue donc, avec une fracture de plus en plus visible entre les partisans d’Éric Ciotti et ceux qui s’opposent à son leadership et à ses choix stratégiques. Ce feuilleton juridique promet de connaître d’autres rebondissements dans les semaines à venir. C’est le jeu.