Dans un contexte où les inquiétudes concernant la sécurité personnelle sont de plus en plus prégnantes, une tendance surprenante émerge dans les rues de Paris : la montée en flèche des ventes d’accessoires d’autodéfense. Une armurerie bien connue, située dans le quartier de la Bourse, a récemment observé une augmentation significative de la demande pour ces produits.
Yves Gollety, propriétaire de l’armurerie, témoigne de cette tendance en constatant que ce sont principalement les bombes de défense qui s’arrachent. Parmi les articles les plus prisés figurent les bombes au poivre, les sprays lacrymogènes et même les pistolets à balles en caoutchouc, soumis à des conditions d’utilisation strictes.
Interrogé sur les raisons de cette augmentation des ventes, M. Gollety pointe du doigt un sentiment généralisé d’insatisfaction à l’égard des mesures gouvernementales en matière de sécurité. En effet, près de 60 % des Français estiment que le gouvernement ne prend pas suffisamment en compte leur inquiétude, selon une récente enquête.
Les policiers mettent du temps à intervenir parce qu’il y a des encombrements ou qu’ils sont très sollicités
explique M. Gollety.
Il souligne également un exemple récent à la gare de Lyon où ce ne sont pas les forces de l’ordre qui sont intervenues en premier lors d’un incident. Pour beaucoup de clients, l’acquisition d’un accessoire d’autodéfense représente un moyen de se sentir plus en sécurité dans un contexte où les délais d’intervention des autorités peuvent être prolongés.
L’un des clients de l’armurerie, Alexandre, partage son expérience et sa motivation derrière cet achat au micro de Quotidien Libre :
C’est préventif et je ne veux pas me sentir bête s’il y a un jour une situation dangereuse chez moi. J’ai une petite fille en bas âge, j’ai une femme… Je veux pouvoir les défendre s’il se passe quelque chose.
Les prix pour s’équiper en matériel d’autodéfense dans cette armurerie varient entre 15 et 45 euros, selon les options choisies.
Cette tendance croissante souligne un changement notable dans la perception de la sécurité personnelle des Français, reflétant un désir accru d’autonomie et de préparation face aux risques de la vie. La question qui se pose désormais est de savoir si cette tendance se maintiendra. Et si elle incitera des débats plus larges sur la sécurité publique et les responsabilités individuelles.