Bourges deviendra en 2028 capitale européenne de la Culture, a annoncé Rossella Tarantino, présidente du jury chargé de départager les quatre villes françaises en lice, dont Rouen, Montpellier et Clermont-Ferrand qui voient leurs espoirs déçus.
C’est un « immense honneur », a réagi le maire PS de Bourges, Yann Galut, présent au ministère de la Culture pour cette annonce saluée par des cris de joie. « Dans cette candidature, nous étions quelque part le petit poucet face à des métropoles, nous avons essayé de proposer une autre vision et un autre moyen de vivre notre capitale européenne de la culture », a-t-il déclaré, mettant en avant une « candidature de la sobriété ».
Comme chaque année, la ville française choisie partagera ce titre, qui fait espérer d’importantes retombées économiques et touristiques, avec d’autres localités : Ceské Budejovice en République tchèque et Skopje en Macédoine du nord ont déjà été nommées pour 2028.
« Choisir Bourges, c’est accompagner le pari d’une ville de taille moyenne (64 000 habitants, NDLR) qui mise sur la culture pour son développement humain, social et économique et qui ambitionne de faire une véritable place à tous les publics », a souligné la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak.
Après Paris, Avignon, Lille et Marseille
Bourges avait fait campagne en se présentant comme le porte-drapeau des villes moyennes. Son projet veut utiliser la culture comme un levier d’accélération sociale, économique, écologique et touristique, dans une ville déjà marquée par le succès de son Printemps, grand festival de musiques actuelles.
Lancé en 1985 sous l’impulsion de la France et de la Grèce, le dispositif de capitale européenne de la culture a pour ambition de stimuler le tourisme culturel, avec l’organisation d’expositions, festivals, voire la construction de musées. Bourges succédera à Paris en 1989, Avignon en 2000, Lille en 2004 et Marseille en 2013.
Une désignation comme capitale européenne de la culture implique souvent d’importantes attentes, tant en termes de fréquentation que d’attractivité à plus long terme, et un budget élevé. En 2013, Marseille avait ainsi accueilli 11 millions de visiteurs, pour un budget global de plus d’un milliard d’euros et des retombées estimées à 500 millions d’euros. La construction du Mucem, qui attire chaque année 1 million de visiteurs, s’était achevée à l’occasion de l’événement.