Ce mardi soir, l’Assemblée nationale a voté massivement en faveur de l’accord de sécurité entre Paris et Kiev, marquant ainsi un tournant inquiétant dans la position de la France vis-à-vis de la crise ukrainienne.
Le vote, qui a obtenu 372 voix pour et 99 contre au Palais Bourbon, intervient dans un contexte politique particulièrement tendu alors que la question ukrainienne devient un sujet central de la campagne pour les élections européennes. La décision de la France de soutenir l’Ukraine a été prise malgré les propos controversés du président Emmanuel Macron, qui n’a pas exclu la possibilité d’envoyer des troupes occidentales au sol, affirmant ne souhaiter « aucune limite » dans le soutien occidental à l’Ukraine.
Lors des débats houleux à l’Assemblée nationale, Gabriel Attal a souligné la division entre les différentes factions politiques, critiquant l’abstention du RN et le vote contre de LFI. « S’abstenir c’est fuir » et voter contre, c’est « tourner le dos à notre histoire », a déclaré le Premier ministre, saluant par ailleurs la résistance exceptionnelle du peuple ukrainien.
De son côté, Marine Le Pen a accusé l’exécutif d’instrumentaliser la crise à des fins électorales, tandis qu’Arnaud Le Gall (LFI) a qualifié le président Macron de « va-t-en-guerre » et s’est opposé à un alignement exclusif sur le camp occidental.
Malgré ces dissensions, l’accord de sécurité a été salué par les partis de gauche, écologistes et LR, mettant en avant la nécessité d’aider l’Ukraine à traverser cette période difficile. Cependant, tous ont critiqué les « effets de manche désinvoltes » du chef de l’Etat.
L’accord franco-ukrainien du 16 février prévoit un renforcement de la coopération militaire sur dix ans, avec un engagement financier de la France pouvant atteindre trois milliards d’euros en 2024. Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a précisé que ces fonds ne constituaient pas un simple chèque à l’Ukraine, mais correspondaient à la valeur maximale de l’aide militaire française, notamment aux commandes passées auprès des industries de défense françaises.
La France, par ce vote historique, s’engage ainsi pleinement aux côtés de l’Ukraine dans un contexte international grave, tout en faisant face aux critiques et aux divisions politiques au sein du pays. Le président Macron prévoit de s’exprimer sur ce sujet lors des JT de 20H de France 2 et TF1 jeudi soir.