Le stand Lactalis au Salon de l’Agriculture a été le théâtre d’une protestation particulièrement musclée menée par des membres de la Confédération paysanne. Ces manifestants ont dénoncé les pratiques commerciales de la multinationale et ont revendiqué une hausse minimale de 20 % du prix d’achat du lait pour permettre aux producteurs de couvrir leurs coûts.
À travers le récit poignant de Laurence, éleveuse de 70 vaches laitières près de Rennes, se dessine le tableau d’une industrie laitière sous contrainte, en train de mourir.
En effet, les éleveurs laitiers, au cœur de la mobilisation agricole, expriment leur frustration face à une situation financière de plus en plus précaire. Soumis à des prix du lait trop bas, ils sont pris au piège d’une relation commerciale déséquilibrée avec les grandes entreprises laitières. Lactalis, en particulier, fait l’objet de vives critiques pour ses pratiques commerciales jugées oppressives, voire malhonnêtes .
Laurence témoigne de son expérience avec la firme française, et révèle une réalité dans laquelle les producteurs se sentent totalement démunis.
C’est Lactalis qui décide de tout
déplore-t-elle.
Les contrats qui les lient à l’entreprise leur enlèvent toute possibilité de négocier des prix plus équitables ailleurs. Cette dépendance est exploitée par le groupe laitier pour maintenir les prix d’achat du lait à son plus bas niveau, préservant ainsi ses propres marges bénéficiaires.
La situation est critique pour les éleveurs laitiers. Avec des prix d’achat du lait inférieurs à leurs coûts de production, ils enregistrent des pertes financières extravagantes. Laurence explique :
Aujourd’hui, on est payé 420 euros les 1 000 litres pour janvier et février, mais c’est en dessous de nos coûts de production, donc on perd de l’argent.
Pourtant, cette injustice n’est pas nouvelle, et de nombreux producteurs de lait envisagent désormais d’abandonner l’activité.
Face à cette situation, certains agriculteurs cherchent des solutions alternatives pour diversifier leurs revenus. Laurence a opté pour l’élevage de volaille Label Rouge afin de réduire sa dépendance aux fluctuations du marché laitier. Cependant, cette diversification ne peut masquer les défis structurels auxquels est confrontée l’industrie laitière française.
Tant que des mesures concrètes ne seront pas prises pour rééquilibrer les relations commerciales, les agriculteurs continueront à manifester pour leur survie économique.