La confrontation entre l’Iran et la communauté internationale au sujet de son programme nucléaire continue de s’intensifier. Depuis peu, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a annoncé un durcissement de sa position, avec la menace imminente d’une nouvelle résolution critique portée par les États-Unis et les puissances européennes. Ce texte, qui devrait être soumis au vote jeudi, reflète une frustration croissante face au manque de coopération de Téhéran.
Cette escalade intervient malgré une tentative récente du chef de l’AIEA, Rafael Grossi, de renouer le dialogue. Lors de sa visite en Iran la semaine dernière, M. Grossi a rencontré le président iranien Massoud Pezeshkian et visité deux sites nucléaires clés. Le dirigeant iranien avait alors affirmé vouloir lever les « ambiguïtés » entourant le programme nucléaire du pays. Mais ces efforts n’ont pas suffi à apaiser les inquiétudes des membres du Conseil des gouverneurs.
Lors d’une déclaration le 16 novembre, le ministre des Affaires étrangères iranien avait reconnu que la voie diplomatique restait « limitée » mais toujours possible. Cependant, Washington et ses alliés européens exigent des actes concrets. « Il est essentiel et urgent que l’Iran fournisse des réponses techniques crédibles concernant la présence de traces d’uranium sur des sites non déclarés », insiste le projet de résolution, consulté par des sources diplomatiques.
En toile de fond, l’Iran a réduit de manière significative sa coopération avec l’AIEA, en désactivant des caméras de surveillance et en retirant l’accréditation de plusieurs inspecteurs. Ces mesures compliquent le travail de l’Agence, qui demande désormais un rapport détaillé sur l’état du programme nucléaire iranien.
Une inquiétude croissante face à l’enrichissement de l’uranium
Selon l’AIEA, l’Iran enrichit de l’uranium à un niveau de 60%, proche des 90% nécessaires pour la fabrication d’une arme nucléaire. Bien que Téhéran nie tout projet militaire, ces activités, combinées à l’accumulation de stocks importants, nourrissent les craintes des pays occidentaux. « Sans une stratégie claire pour inciter l’Iran à respecter ses engagements, cette posture risque de pousser le pays plus près de l’arme nucléaire », prévient Kelsey Davenport, experte de l’Arms Control Association.
Des répercussions internationales et un contexte tendu
Ce bras de fer se déroule dans un climat de tensions exacerbées au Moyen-Orient. La guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, ainsi qu’au Liban contre le Hezbollah, renforce les divisions régionales. Avec le retour imminent de Donald Trump à la Maison Blanche, connu pour sa ligne dure contre l’Iran, les perspectives d’apaisement semblent s’éloigner.
L’Iran a déjà averti qu’une résolution entraînerait des « contre-mesures immédiates ». Par le passé, des votes similaires ont conduit Téhéran à intensifier ses activités nucléaires, en réponse aux pressions internationales.