Lorsque l’on parcourt la mythique Canebière, artère emblématique de Marseille, une halte s’impose au « Capucin ». Cette brasserie de l’Hôtel Mercure, imprégnée d’histoire de par son nom, propose une immersion dans l’héritage marseillais. Situé à proximité d’un ancien monastère de l’ordre des Capucins, datant de 1579, le lieu transcende le temps et honore ses racines culturelles.
Au XVIIIe siècle, le monastère des Capucins n’était pas seulement un lieu de prière. Il abritait également une fabrique de draps, une pharmacie, un jardin botanique… Après le départ des moines en 1971, ce lieu chargé d’histoire a trouvé une nouvelle vocation sous les traits de la brasserie « Le Capucin », à la Canebière.
La grande artère, nommée d’après le provençal « canebe » signifiant chanvre, fut autrefois le cœur du commerce de ce matériau essentiel entrant dans la fabrication des cordes. Sous l’égide de Louis XIV, la canebière a évolué en une promenade « populaire » bordée d’arbres et de maisons qui mériteraient, il faut le souligner, un bon coup de propre. Aujourd’hui, « Le Capucin » brasserie se hisse comme un pont entre le passé et le présent.
Sous la direction du Chef Noël Baudrand, « Le Capucin » propose une cuisine d’intention et de saison. Le Chef, originaire de Montpellier, a été formé auprès de pairs étoilés tels que Michel Bras, Alain Ducasse, Gérard Garrigues ou encore Jean-Marie Amat. Son tour de main se reflète dans des plats tels que le Maquereau de Méditerranée en tartare mariné minute ou la Pastilla de cuisse de canard façon tajine, actuellement à la carte.
Le menu, labellisé Écotable, met en avant les produits locaux et de saison, garantissant une expérience gastronomique renouvelée. Les Keftas de poulet de plein air et le Grondin à la plancha témoignent de l’audace et de la délicatesse des saveurs proposées.
Une des initiatives les plus remarquables de Noël Baudrand est la redécouverte de la recette originale de la tapenade, créée en 1880. À la suite d’une discussion avec le journaliste marseillais Pierre Psaltis, le Chef Français s’est lancé dans une quête historique pour recréer cette recette. Grâce à des recherches approfondies et des collaborations avec des producteurs locaux, notamment pour les câpres de Cuges-les-Pins, le cuisinier a pu restituer fidèlement la tapenade telle qu’elle était à l’origine.
Le résultat est riche et profondément parfumée, où les saveurs des olives, câpres et anchois se mêlent gentiment. Noël Baudrand a même intégré une touche historique en utilisant du cognac, une pratique courante à l’époque en raison de l’absence de pastis.
Cette brasserie se distingue également par son atmosphère canaille et colorée. Des scènes pittoresques, telles que l’apparition soudaine d’une dame excentrique vêtue de couleurs vives, ajoutent une touche de vitalité à ce lieu bon genre. Les tramways qui passent lentement le long de la Canebière, avec leurs cloches caractéristiques, contribuent au charme nostalgique et pittoresque de l’endroit.
« Le Capucin » n’est pas qu’une simple brasserie ; c’est aussi un complexe hôtelier de 90 chambres, idéal pour les séjours d’affaires et les séminaires. Avec une capacité de 180 couverts répartis sur deux étages, le lieu offre un cadre accueillant et intime. La directrice, Sylvie Mourges, et son équipe, dont le directeur de salle Charles Kolodziejczak et le serveur Olivier, veillent à ce que chaque visite soit plaisante.
La sélection de vins, notamment l’AOC Grignan-les-Adhémar rouge, cuvée « La Rabassière », séduit les amateurs avec ses arômes de fruits rouges et une finale poivrée. Les fromages affinés par « Le Fil Bleu » et les desserts inventifs, tels que les croustillants aux fraises de Provence ou le surprenant « Banane – avocat 2.0 », promettent une conclusion charmante au sein d’un lieu où l’histoire, la cuisine et la vie marseillaise se conjuguent.
Prochain afterwork / tapas, le jeudi 13 juin dès 19h. DJ set, exposition de peinture signée Leen Batal et stand de livres espagnols, en savoir plus ici• Plus d’informations sur « Le Capucin » brasserie ici