Dans une interview percutante sur BFMTV, l’ancien député Renaissance Gilles Le Gendre a déclaré sans équivoque que « le macronisme, c’est fini », affirmant que la « seule coalition qui existe aujourd’hui » est celle « contre le président ». Ses propos marquent une rupture significative avec le mouvement qu’il avait autrefois soutenu.
Gilles Le Gendre, qui avait été élu sous l’étiquette de La République en Marche en 2017 et réélu en 2022, n’a pas mâché ses mots. « La macronie est terminée, le macronisme c’est fini », a-t-il martelé, insistant sur le fait que le mouvement, en tant que force de transformation du pays avec un programme cohérent, a perdu son élan initial. Selon lui, le dépassement du clivage droite-gauche, qui avait suscité tant d’enthousiasme en 2017, est désormais obsolète.
Pour Gilles Le Gendre, les divisions internes au sein des macronistes sont de plus en plus visibles, et celles-ci se manifestent notamment par un retour aux clivages traditionnels entre la droite et la gauche. Il décrit un bloc central devenu « restreint » et « enfermé entre deux mâchoires » idéologiques.
L’ancien président du groupe de députés Renaissance n’a pas épargné le chef de l’État. « Le président est resté sourd à tous ceux qui le mettaient en garde contre le fait que cette dérive, cet abandon des idéaux initiaux, était en train de créer une situation intenable », a-t-il dénoncé. Pour Gilles Le Gendre, Emmanuel Macron est devenu « le dynamiteur » du mouvement, notamment en raison de « la décision de la dissolution », qui a engendré des réactions en chaîne.
L’ex-député prédit une « crise démocratique » pouvant évoluer en « crise de régime ». Selon lui, la situation actuelle est grave car « la règle du jeu est contestée et ne fonctionne plus comme on en a l’illustration depuis quinze jours ». Sans réponse à la « question démocratique », il craint que la France ne traverse une série de crises successives, culminant potentiellement avec l’arrivée de Marine Le Pen à l’Élysée en 2027, voire plus tôt.
Malgré ses critiques acerbes, Gilles Le Gendre n’a pas abandonné l’espoir de trouver une solution. Il appelle Emmanuel Macron à former une coalition avec un objectif précis : « réunir les forces politiques pendant une durée déterminée, quelques mois, pour remettre à plat les institutions et réformer l’État ».
Avec une majorité parlementaire introuvable, la route vers une stabilité politique en France est un cul-de-sac.