La hausse est notamment liée à la revalorisation des salaires des soignants, une plus forte consommation de soins, ou encore à la diminution du remboursement des soins dentaires par la Sécu.
C’est un nouveau coup dur pour le portefeuille des Français. Après une forte augmentation de leurs tarifs en 2023, les mutuelles prévoient une hausse moyenne de 8,1 % de leurs cotisations en 2024. C’est une augmentation inédite depuis des années, selon une enquête de la Mutualité française parue ce mardi 19 décembre.
La hausse sera de 7,3 % en moyenne pour les contrats individuels, et de 9,9 % en moyenne pour les contrats collectifs obligatoires (souscrits par les entreprises pour leurs salariés), selon les chiffres de la Mutualité, qui fédère les mutuelles françaises. L’enquête porte sur 38 mutuelles, qui protègent 18,7 millions de personnes au total.
En dessous des 12 % craint pas le gouvernement
Le gouvernement s’inquiète depuis plusieurs semaines des hausses de cotisations annoncées par les complémentaires santé pour 2024, et du risque d’impact sur le pouvoir d’achat. De fait, l’exécutif ne peut pas encadrer les tarifs des complémentaires santé et ne peut qu’appeler les consommateurs et les entreprises à faire jouer la concurrence.
Le ministre de la Santé Aurélien Rousseau avait ainsi indiqué vendredi que si l’on pouvait « expliquer » des hausses « de 5 à 7 % », d’autres augmentations déjà annoncées et allant jusqu’à 12 %, étaient « inacceptables ». Selon les chiffres fournis par la Mutualité, la moitié au moins des adhérents des mutuelles restent dans le cadre de + 5 à +7 % évoqués par le ministre de la Santé. La moitié des titulaires d’un contrat individuel (souscrit par un particulier) ou collectif (souscrits par une entreprise pour ses salariés) auront une hausse inférieure à 6,9 %, a-t-elle fait valoir.
Revoir le panier de soins de référence ?
« Les dépenses de santé ont été extrêmement dynamiques en 2023 », explique Éric Chenut, le président de la Mutualité française. « La hausse a été de +6 % alors qu’on s’attendait plutôt à +3 ou +4 % ». La hausse est notamment alimentée par la revalorisation des salaires et tarifs des soignants, une plus forte consommation de soins, ou la diminution du remboursement des soins dentaires par la Sécu, passé de 70 % du tarif à 60 %. De façon plus structurelle, « les dépenses de santé augmentent plus vite que la richesse produite » depuis des années, souligne Éric Chenut.
Selon le président de la Mutualité, l’une des solutions pour tenter d’éviter des hausses de cotisations trop fortes pourrait être de revoir le panier de soins de référence, le « contrat responsable et solidaire ». Ce contrat « embarque un très haut niveau de définition des couvertures, et du coup aussi un très haut niveau de coûts », dit-il. Il serait peut-être utile de lui « donner une modularité plus grande » pour « permettre aux gens de se couvrir au niveau qui leur est nécessaire ».