Le tango. Plus qu’une danse, c’est un art de vivre, un voyage dans la mémoire des faubourgs de Buenos Aires, un héritage d’exil et de passion. Ce dimanche 3 novembre à 18h, l’Abbaye Saint-Victor à Marseille accueille un événement culturel singulier qui rend hommage à la tradition profonde du tango chanté.
Le tango est né loin des regards des grands salons. Il a grandi dans les ports et les quartiers pauvres de Buenos Aires, aux confins d’une société en pleine transformation, brassant des travailleurs immigrés, des marins et des ouvriers venus d’Europe. Dans ces faubourgs, les rythmes africains, les chants italiens et les danses gitanes se sont mélangés pour créer une musique chargée de nostalgie et de révolte.
Il n’aura pas fallu longtemps pour que le tango traverse l’Atlantique, faisant escale dans les cabarets de Paris où il séduit les esprits en quête d’exotisme. Dans la capitale de la Belle Époque, la jeunesse dorée s’empare de cette danse d’outre-mer. Mais si le tango fait scandale pour ses pas suggestifs et son allure canaille, il parvient tout de même à s’intégrer aux salons de la haute société, gagnant ainsi ses lettres de noblesse.
C’est Astor Piazzolla, génie controversé, qui donnera au tango une dimension nouvelle dans les années 1950. Élevé dans les clubs de jazz New Yorkais, Astor Piazzolla apporte au tango un souffle moderne, où les rythmes se déconstruisent, les harmonies s’enrichissent, et les instruments évoluent. Son Tango Nuevo est conçu pour être écouté plus que dansé, et si les puristes s’en offusquent, Astor Piazzolla finit par conquérir le monde avec sa vision singulière.
Dans le cadre unique qu’est l’Abbaye Saint-Victor, ce concert se veut une immersion totale dans l’univers du tango. Sandra Rumolino (chant), Yvonne Hahn (bandonéon) et Alejandro Schwarz (guitare) interpréteront les classiques du genre avec une approche contemporaine, afin de transporter le public dans l’intimité des milongas argentines et les rues animées de Buenos Aires. Une expérience où chaque note et chaque parole résonnent comme un écho d’anciennes passions.
De la sensualité des pas de danse à la nostalgie des airs chantés, le tango continue de captiver. Ce rendez-vous marseillais s’inscrit comme une invitation à redécouvrir cette danse éternelle, qui garde au fond d’elle les rêves et les amours de ceux qui, un jour, ont laissé leur âme parler. Une soirée où l’histoire devient musique et où le tango reprend vie sous les voûtes sacrées de l’Abbaye Saint-Victor.
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