Les résultats des élections législatives anticipées de dimanche dernier ont jeté une ombre sur le Rassemblement National (RN). Arrivé en troisième position derrière la gauche et le camp macroniste, le parti dirigé par Jordan Bardella se trouve à un carrefour décisif de son histoire. Avec 143 députés, le RN peut se targuer d’un nombre de sièges en hausse par rapport à 2022.
Ce lundi, Jordan Bardella, le président du RN, a pris la parole pour reconnaître les erreurs de sa campagne. Dans une démarche de transparence, il a assumé une part de responsabilité dans cette défaite, admettant que des choix erronés avaient été faits, notamment concernant l’investiture de certains candidats.
« On commet toujours des erreurs, j’en ai commises », a déclaré l’eurodéputé, faisant preuve d’une rare humilité en politique. Il a souligné que certains comportements et propos passés de candidats controversés avaient parasité la fin de campagne, nécessitant une réflexion approfondie sur le processus de sélection à l’avenir.
La campagne du RN n’a pas été sans heurts. La polémique sur les binationaux et leur exclusion de certains postes clés a notamment marqué les esprits. Jordan Bardella a exprimé des regrets sur cette proposition, soulignant une incompréhension du public vis-à-vis de cette mesure, qui ne concernerait que très peu de cas.
Je regrette que nous n’ayons pas été compris
a-t-il affirmé, laissant entrevoir un besoin de clarification dans le discours du parti.
Face à ces échecs, Jordan Bardella a promis une introspection et une professionnalisation accrue du parti. Il a reconnu que certains choix de candidats n’étaient pas les bons et a promis de revenir « encore plus préparés » pour les prochaines échéances électorales. Cette volonté de renouveau et de préparation rigoureuse laisse entrevoir une stratégie de long terme pour le RN, qui mise sur une « victoire différée » et une vague future qui mènera le parti au pouvoir.
Le président du RN a également fustigé le front républicain formé par les deux autres principaux blocs, dénonçant des « arrangements électoraux passés par la macronie avec l’extrême gauche » qui, selon lui, plongent le pays dans l’instabilité. Cette critique virulente vise à mobiliser la base électorale du RN et à présenter le parti comme la véritable alternative face à ce qu’il considère comme une collusion politique.
Jordan Bardella, en reconnaissant ses erreurs et en promettant des réformes internes, tourne cette page difficile en une opportunité de renouveau. Le RN saura transformer ces leçons en une victoire future.