Avec un XV de France remanié, les Bleus s’imposent dans la douleur contre une valeureuse équipe d’Uruguay, sans décrocher le point du bonus offensif (27-12). Parfois dominés, les hommes de Fabien Galthié se sont fait peur, mais assurent l’essentiel.
Friable et encaissant deux essais, le XV de France a finalement fait plier l’Uruguay (27-12) jeudi à Lille pour son deuxième match de la Coupe du monde de rugby avec une équipe largement remaniée par rapport à celle ayant dompté les All Blacks (27-13) la semaine passée. Il a fallu une grossière erreur des modestes « Teros » uruguayens, 17es au classement mondial, pour que les Bleus, approximatifs et indisciplinés, se donnent de l’air avec un deuxième essai (20-12, 55e), inscrit par l’entrant Peato Mauvaka, après le premier du N.10 Antoine Hastoy (10-5, 11e).
Les Bleus surpris d’entrée de match
L’essai tardif de l’ailier Louis Bielle-Biarrey (27-12, 73e), devenu le plus jeune joueur français à disputer une Coupe du monde, a fini de tuer le suspense en même temps que de gonfler le score. Mais les Français auraient-il signé un deuxième succès dans leur groupe A si dans ses 22 mètres, l’ouvreur uruguayen Felipe Etcheverry n’avait pas envoyé le ballon rebondir sur un coéquipier, permettant au talonneur français d’aplatir ? Auparavant, les habituels finisseurs et joueurs de complément de Fabien Galthié ont été ballotés, devant plusieurs fois leur salut à des décisions arbitrales. Comme face aux Néo-Zélandais, les Bleus ont encaissé un essai précoce (6e).
Moins de profondeur qu’espéré
Et le match aurait pu franchement mal tourner si le carton jaune reçu par le deuxième ligne Romain Taofifenua (27e) avait tourné au rouge pour son plaquage haut sur le demi de mêlée des Teros et joueur de Castres, Santiago Arata. Ou si le deuxième essai uruguayen n’avait pas été annulé pour d’obstruction d’un adversaire sans ballon (34e).
« On aurait pu et on aurait dû montrer un autre visage par respect pour les personnes qui ont fait le déplacement. C’était la moindre des choses de faire une belle prestation. Il faut se retrousser les manches et se dire la vérité », a déclaré Paul Boudehent, le 3e ligne du XV de France.
Sans Antoine Dupont, au repos comme les principaux cadres (Matthieu Jalibert, Gaël Fickou Grégory Alldritt), les remplaçants n’ont pas brillé. Et pour son retour de blessure, six mois après sa rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche, le troisième ligne Anthony Jelonch a signé 50 minutes discrètes (3 plaquages) pour les standards de cet homme de base du Grand Chelem 2022.
Quant au deuxième ligne Bastien Chalureau, à la sélection polémique après sa condamnation en première instance pour des violences à caractère raciste, il est entré à la 50e minute à la place de Taofifenua. Les Bleus, diminués par plusieurs blessures de joueurs cadres ces dernières semaines, affichent moins de profondeur qu’espéré. Mais il reste un mois d’ici au quart de finale explosif qui se profile mi-octobre, sans doute face à l’Irlande, première nation mondiale, ou l’Afrique du Sud, couronnée il y a quatre ans.
« Ce qui est important, c’est la victoire. Nous ne sommes pas là pour faire des démonstrations, nous ne sommes pas là pour rendre des copies propres. Notre ambition, c’est de gagner des matchs et le premier objectif a été atteint », a rapporté, de son côté, Fabien Galthié, le sélectionneur de l’équipe de France.
D’ici-là, leur prochain match contre la Namibie dans une semaine à Marseille, ou le suivant le 6 octobre contre l’Italie à Lyon seront l’occasion de revoir le centre Jonathan Danty, le talonneur Julien Marchand et le pilier gauche Cyril Baille, blessés musculairement. Car la qualification pour la phase finale fait très peu de doute pour la bande d’Antoine Dupont, au repos jeudi, il lui suffit de se classer parmi les deux premiers de son groupe.