À peine créé, le Nouveau Front populaire, union de la gauche, est déjà marqué par des divisions internes. L’éviction de plusieurs figures historiques de La France insoumise, comme Raquel Garrido et Alexis Corbière, a provoqué un séisme politique. Ces derniers, non réinvestis par leur parti, soulèvent des questions sur la solidité de cette nouvelle alliance de gauche.
À deux semaines seulement du premier tour des élections législatives anticipées, la gauche unie se trouve dans une situation critique. Depuis vendredi soir, l’éviction de cinq cadres de La France insoumise, dont Raquel Garrido et Alexis Corbière, a jeté un froid au sein du Nouveau Front populaire.
Avec la date limite pour le dépôt des candidatures fixée à dimanche soir, l’alliance des socialistes, écologistes, insoumis et communistes est-elle vouée à l’échec ?
Selon le politologue Benjamin Morel, cette union pourrait tenir… mais de justesse.
Une union tiendra au moins jusqu’à 18 heures, l’heure du dépôt des candidatures. Il faut bien voir que le programme est secondaire. Ce qui importe, c’est une candidature unique dans chaque circonscription
souligne-t-il.
Cependant, des surprises ne sont pas à exclure. Alexis Corbière, ancien député, a déclaré qu’il se présenterait malgré tout, en se revendiquant du Nouveau Front populaire.
Nous nous présenterons avec le soutien des formations politiques choquées par cette pratique
a-t-il affirmé.
Pour lui, cette éviction est une question éthique :
On ne peut pas faire croire qu’on va faire une société meilleure si on tolère que par mail à 23 heures, des militants de longue date soient dégagés sans explication. On ne dirige pas un grand mouvement comme une petite principauté.
Jean-Luc Mélenchon semble vouloir asseoir son leadership au sein de cette nouvelle alliance. Benjamin Morel explique :
Il veut contrôler son organisation, et cela implique d’éliminer ceux qui pourraient être des rivaux potentiels. Il cherche également à éviter l’émergence d’un concurrent pour 2027.
Mais Mélenchon n’est pas le seul à aspirer au rôle de leader. D’autres figures comme Raphaël Glucksmann, fort de ses résultats aux européennes, et Fabien Roussel, leader du Parti communiste, se positionnent également.
L’éviction de figures historiques de La France insoumise montre que l’union de la gauche, bien que prometteuse sur le papier, est loin d’être acquise. Les prochaines semaines seront cruciales pour voir si le Nouveau Front populaire pourra surmonter ces premières turbulences et présenter un front uni aux élections législatives.
En attendant, les électeurs de gauche restent dans l’incertitude, observant attentivement les manœuvres politiques et espérant que cette union, tant désirée, ne se désintègre pas avant même d’avoir véritablement commencé.