L’humeur des investisseurs ressemble à celle d’un marin pris dans une mer agitée. Les Bourses européennes fléchissent, Wall Street inspire l’inquiétude, et les marchés asiatiques vacillent. Le souffle du vent dominant ? Une inflation tenace aux États-Unis et un discours musclé de la Réserve fédérale américaine.
Pour les investisseurs, l’inflation est un ennemi juré. Après le CPI mercredi (+2,6% en octobre sur un an), voilà que le PPI joue les trouble-fêtes avec une progression inattendue à 2,4%. Ces chiffres viennent s’ajouter à un constat amer. L’objectif des 2% de la Fed reste encore à portée de main, mais le chemin pour l’atteindre semble semé d’embûches.
Jérôme Powell, toujours maître dans l’art de la nuance, enfonce le clou :
La trajectoire sera cahoteuse.
Pas de précipitation, donc, pour baisser les taux, au grand dam des investisseurs qui espéraient un assouplissement monétaire dès décembre.
L’Asie, quant à elle, vit avec l’épée de Damoclès de Donald Trump. Les promesses de l’ancien président américain d’imposer des droits de douane démesurés, jusqu’à 60% sur les produits chinois, nourrissent l’incertitude. Une deuxième saison de cette guerre commerciale serait-elle en préparation ? Les marchés chinois n’en mènent pas large. Shanghai (-1,45%), Shenzhen (-2,04%) et Hong Kong (+0,06%, un fragile équilibre) traduisent cette angoisse.
Et pourtant, la Chine montre quelques signes de vitalité. Les ventes au détail progressent à leur meilleur rythme depuis février, mais la production industrielle fléchit. Une économie qui hésite encore à retrouver sa pleine puissance.
L’Europe en quête de stabilité
Retour en Europe, où les indices peinent à tenir le cap. Les Bourses parisienne, londonienne et milanaise affichent des reculs significatifs. Seule l’Italie trouve un motif de satisfaction. Generali, numéro un de l’assurance, dépasse les attentes malgré une baisse de son bénéfice net ajusté. La bourse de Milan salue cette performance par une hausse notable de son titre (+4,15%).
Les barils et les bulles
Du côté des matières premières, le pétrole est pris dans un paradoxe : des tensions géopolitiques persistantes d’un côté, et des perspectives économiques mondiales atones de l’autre. Résultat : le Brent recule à 71,42 dollars le baril (-1,14%) et le WTI suit la même tendance à 67,60 dollars (-1,10%). Les cryptomonnaies, elles, continuent de jouer aux montagnes russes. Le bitcoin, après avoir atteint un sommet historique à 93 000 dollars cette semaine, replie à 87 642 dollars (-0,64%). Une preuve de plus que les marchés numériques, bien qu’euphoriques, restent volatils.
Les bourses mondiales se retrouvent aujourd’hui dans une phase de transition où chaque chiffre, chaque discours, et chaque décision politique peut renverser la vapeur. La question n’est pas tant de savoir si l’économie reprendra son souffle, mais plutôt à quel rythme et à quel coût.