Le président des Républicains, Éric Ciotti, a présenté jeudi les propositions de son parti pour «restaurer l’ordre public» en France, après les violences qui ont suivi la mort de Nahel, tué par un tir policier le 27 juin à Nanterre.
Augmentation des places de prison, majorité pénale à 16 ans, responsabilité pénale parentale… Les Républicains ont exposé jeudi leur «plan pour restaurer l’ordre public», une semaine après les émeutes qui ont éclaté partout en France.
«Les Français réclament une volonté ferme de la part de leurs responsables politiques, pas une énième stratégie de communication : LR porte cette exigence», a expliqué Éric Ciotti, lors de la conférence de presse.
Parmi les mesures proposées par le parti de droite, l’objectif de 80.000 places de prison d’ici à 2027, soit 5.000 de plus que les prévisions gouvernementales, «avec l’ouverture d’établissements pénitentiaires réservés aux mineurs» et le «doublement du nombre de centre éducatifs fermés», notamment grâce à «l’installation de structures modulaires qui pourraient en quelques mois augmenter de 4.000 places la capacité», selon le président des Républicains.
« La prison ferme ne doit plus être l’exception »
Pour les Républicains, «la prison ferme ne doit plus être l’exception», y compris pour les mineurs, dont Éric Ciotti souhaite qu’ils puissent être jugés en comparution immédiate, même sans le consentement de leurs parents.
Outre l’abaissement de la majorité pénale à 16 ans et la suppression de «l’excuse de minorité», le patron des LR souhaite également «mettre en place un dispositif qui rétablisse les courtes peines», y compris de quelques jours d’emprisonnement, aux dépens des peines alternatives à l’incarcération.
De son côté, Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, a prévenu : «Nous voulons soumettre les macronistes à l’épreuve de vérité : ces propositions nous permettront de voir si le projet gouvernemental est à la hauteur ou si ce sont simplement des annonces.
Un rapprochement avec le Rassemblement national ?
Parmi les autres propositions de ce plan républicain, l’apparition d’une peine plancher lors de la réitération – et non pas seulement la récidive – d’une infraction, c’est-à-dire même si les deux méfaits sont de nature différente.
Interrogé sur le caractère droitier des propositions, parfois à l’unisson de celles des lepénistes, voire davantage sévères, Bruno Retailleau a assuré ne «pas se situer par rapport au RN, mais par rapport à (ses) convictions».
Déchéance de nationalité des criminels binationaux et mise en place d’une responsabilité pénale des parents de mineurs délinquants qui ne respecteraient pas «leurs obligations judiciaires à la suite d’une condamnation» font également partie du plan des Républicains. Si la constitutionnalité de ces idées fait débat, Éric Ciotti a estimé que leur application relevait de la seule «volonté politique».