Alors que l’exécutif a essuyé un revers d’ampleur lundi à l’Assemblée nationale avec l’adoption de cette motion de rejet sur la loi immigration, l’entourage d’Emmanuel Macron ne souhaite pas céder à la panique, réfutant même le terme de « crise politique ». Et veut s’atteler à prouver que le travail législatif peut suivre son cours.
Est-ce une véritable déflagration subie à l’Assemblée nationale ? Que nenni, assure le président Emmanuel Macron. Alors que les députés ont adopté, voici 48 heures, la motion de rejet déposée par les Verts sur le projet de loi immigration, le chef de l’État n’entend pas accorder d’importance à cet « échec » politique, qu’a reconnu Gérald Darmanin lui-même lundi soir au 20H de TF1.
« Ce n’est pas une crise politique », dédramatise l’entourage présidentiel. Un conseiller explique d’ailleurs qu’Emmanuel Macron est resté imperturbable lorsqu’il a pris connaissance de l’adoption de la motion de rejet. Un autre balaie d’un revers de main la proposition avancée par le RN de dissoudre l’Assemblée. « Il n’en est absolument pas question », relate cet habitué de l’Élysée.
Un certain embarras
La décision de saisir la commission mixte paritaire veut prouver que le travail législatif peut suivre son cours. « C’est un texte utile sur lequel nous allons chercher un accord », a assuré le président dans le huis clos du Conseil des ministres. Et pas question non plus de remettre en cause l’ADN « en même temps » du macronisme, le chef de l’État ne voyant qu’une « preuve de cynisme et d’incohérence » de la part des Républicains et des socialistes.
Reste que derrière cette volonté de faire retomber la pression, se cache un certain embarras. Ce mardi soir, Elisabeth Borne, les principaux ministres et les chefs de groupes de la majorité sont convoqués à l’Élysée pour un dîner politique. La Première ministre a annulé son déplacement prévu mercredi à Genève où elle devait prononcer un discours au Forum mondial sur les Réfugiés.