Dans son rapport annuel sur l’usage du tabac entre 2000 et 2030, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a révélé que le taux de fumeurs dans 150 pays étudiés a diminué de manière significative, passant d’un adulte sur trois en 2000 à un adulte sur cinq en 2024.
Le tabac demeure le principal facteur de risque de décès évitables en Europe, et bien qu’il soit en vente libre, l’OMS souligne que les efforts mondiaux commencent à porter leurs fruits. Selon le rapport, environ 1,25 milliard d’adultes (âgés de plus de 15 ans) sont des fumeurs dans le monde, représentant un adulte sur cinq, comparé à un adulte sur trois en 2000.
Plus précisément, le taux de fumeurs parmi la population âgée de 15 ans et plus a diminué de près de dix points en 20 ans, passant de 32,7 % en 2000 à 23,9 % en 2020. L’OMS prévoit une baisse continue à 19,8 % en 2025 et 18,1 % en 2030.
Les données révèlent également des disparités entre hommes et femmes. En 2020, 35,5 % des hommes étaient fumeurs, tandis que seulement 7,9 % des femmes fumaient. Les prévisions de l’OMS indiquent qu’en 2030, un homme sur trois sera encore fumeur, comparé à une femme sur 20.
Cependant, l’OMS exprime une certaine réserve concernant ces résultats, soulignant qu’ils restent en-deçà des objectifs fixés pour la réduction des maladies non-transmissibles. La baisse prévue de 25 % entre 2010 et 2025 est inférieure à l’objectif initial de 30 % établi en 2013, nécessitant quatre années supplémentaires pour être atteint.
En analysant les résultats par région, l’Asie du Sud-Est se classe en tant que plus mauvais élève avec un taux de tabagisme de 26,5 % parmi les 15 ans et plus. L’Europe suit de près avec un taux de 25,3 %, et les projections suggèrent que l’Europe pourrait occuper la dernière place d’ici 2030, avec un taux persistant de 23 %.
Le rapport souligne que six pays, dont le Congo, l’Égypte, l’Indonésie, la Jordanie, Oman et la Moldavie, voient leur consommation de tabac augmenter. En revanche, le Brésil et les Pays-Bas ont enregistré des succès spectaculaires, avec une réduction respective des taux de fumeurs de 35 % et 30 %, attribuée au suivi des recommandations de l’OMS.
Malgré ces progrès, l’OMS alerte sur l’influence persistante de l’industrie du tabac, qui entrave les politiques visant à réduire la dépendance à leurs produits. Le Dr Ruediger Krech, Directeur du département de la promotion de la santé à l’OMS, dénonce cette résistance, soulignant la nécessité d’une vigilance constante. La préoccupation majeure de l’OMS réside dans la prévalence du tabac et des produits à base de nicotine chez les jeunes de 13 à 15 ans, ce qui sera officiellement abordé lors de la Journée mondiale sans tabac le 31 mai prochain, consacrée à « la protection des enfants contre l’industrie du tabac ».