L’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) s’apprête à déployer environ 90 000 soldats dans le cadre de son exercice militaire le plus vaste depuis la guerre froide, selon le commandant suprême des forces alliées en Europe, le général américain Christopher Cavoli.
L’exercice, baptisé « Steadfast Defender », se déroulera sur plusieurs mois et mettra en scène un scénario de conflit contre un « adversaire de taille comparable », ciblant implicitement la Russie, en raison du contexte tendu en Ukraine.
Ces manœuvres impressionnantes s’étendront de l’Atlantique au flanc est de l’OTAN, impliquant environ 50 navires de guerre, 80 avions et 1 100 véhicules de combat. Le général Cavoli a souligné que cette démonstration d’unité visait à montrer la force et la détermination de l’OTAN à se protéger mutuellement dans un contexte de tension internationale croissante.
L’amiral néerlandais Rob Bauer, chef du comité militaire de l’OTAN, a déclaré que ces manœuvres constituaient un « record en termes de nombre de soldats ». Les forces britanniques, fortement mobilisées, déploieront 20 000 militaires, qualifiant cette initiative de « plus importante » en quarante ans pour le Royaume-Uni au sein de l’OTAN. Londres répond ainsi à la « menace » perçue de la Russie, exhortant parallèlement les pays européens à accroître leurs budgets de défense.
Dans le contexte de l’escalade en Ukraine, les troupes terrestres russes ont subi des dommages sévères, bien que la marine et l’aviation russes restent des forces « considérables », a indiqué l’amiral Bauer. Malgré les combats intenses, il a noté que les attaques russes n’étaient pas significatives d’un point de vue militaire.
Le déploiement massif soulève des questions sur la perception de l’OTAN et son état de « mort cérébrale », une critique formulée par le président français Emmanuel Macron. Cette démonstration de force vise à dissuader la Russie et à réaffirmer le rôle essentiel de l’OTAN dans le maintien de la stabilité en Europe.
Cependant, sur le terrain en Ukraine, la ligne de front stagne, et Kiev réclame avec insistance des armes et des munitions supplémentaires pour faire face à la menace russe. Les États-Unis ont une aide militaire de plus de 60 milliards de dollars bloquée au Congrès, tandis qu’une contribution financière européenne de 50 milliards d’euros est en suspens en raison d’un veto de la Hongrie.
Malgré les défis persistants, l’OTAN cherche à envoyer un message fort au Kremlin, soulignant que les actions agressives de la Russie auront des conséquences importantes. La sécurité des États baltes et de l’Ukraine, ainsi que la solidarité de l’OTAN, restent au cœur des préoccupations, renforçant l’importance de cette démonstration de force sans précédent depuis des décennies. Les résultats de cet exercice pourraient également influencer les décisions futures de l’OTAN en matière de sécurité et de défense.