Paroles creuses, gouvernance de crise… Voilà ce qu’il reste du quinquennat d’Emmanuel Macron. Alors que les débats sur le budget de la Sécurité sociale s’apprêtent à raviver les tensions à l’Assemblée nationale, une chose est claire. Le président et son gouvernement, mené par un Michel Barnier en mode pompier, sont sur le fil du rasoir.
Depuis des mois, Emmanuel Macron s’accroche à une posture jupitérienne qui ne convainc plus personne. Son obsession pour le contrôle centralisé de l’État masque mal la perte de confiance généralisée, non seulement au sein du Parlement, mais aussi dans la rue. Le recours systématique au 49.3 est devenu l’emblème d’un pouvoir incapable de dialoguer, préférant imposer que convaincre.
Michel Barnier, figure de consensus placée à Matignon pour apaiser les esprits, n’a fait que retarder l’inéluctable : un effondrement politique. Alors que les oppositions affûtent leurs armes pour la semaine prochaine, la question n’est plus de savoir si le gouvernement tombera, mais quand.
Le dernier sondage Elabe est sans appel. 63% des Français réclament la démission de Macron si son gouvernement venait à être censuré. Ce n’est pas qu’un simple désaveu, c’est un cri de révolte. Qu’il s’agisse des électeurs du RN, du Nouveau Front populaire ou même d’une partie des Républicains, une majorité écrasante ne veut plus de cet exécutif ni de ce président, perçu comme déconnecté, arrogant et incapable de répondre aux crises sociales et économiques qui secouent le pays.
Mais ce qui frappe, c’est l’ampleur du rejet. Même au sein de sa propre base, les fidèles vacillent. Près d’un quart des soutiens d’Emmanuel Macron envisagent désormais une fin anticipée de son mandat. Quand le socle présidentiel commence à se fissurer, c’est que l’heure est grave.
Le cynisme en guise de boussole
Face à cette tempête, Emmanuel Macron persiste dans sa stratégie du mépris. Les oppositions ? “Irresponsables.” Les syndicats ? “Radicalisés.” Les Français inquiets pour leur avenir ? “Manipulés.” Ce mépris, véritable marque de fabrique de sa présidence, ne fait qu’amplifier la colère.
En refusant de se remettre en question, le locataire de l’Elysée incarne un pouvoir en bout de course, incapable de comprendre que le rejet qu’il suscite va bien au-delà des simples jeux parlementaires. Il s’agit d’une exaspération profonde face à des institutions qui semblent n’exister que pour préserver les intérêts d’une élite déconnectée du quotidien.
Un président de la République face à l’histoire
Si Emmanuel Macron espère encore sauver les meubles, il se berce d’illusions. Le scénario qui se profile est celui d’une chute brutale, un désaveu historique qui marquera la fin de son quinquennat comme l’un des plus contestés de la Cinquième République.
Face à un peuple lassé d’attendre des réponses et des solutions, Emmanuel Macron devra bientôt affronter un choix. Partir dans le déshonneur ou s’accrocher jusqu’au bout, quitte à précipiter le pays dans une crise institutionnelle majeure.