Ce dimanche se tiendra à l’appel des présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale, une «grande marche civique» contre l’antisémitisme. Une initiative qui divise les partis politiques français.
La présence du Rassemblement national au cœur des tensions. Face à la montée en flèche des actes antisémites en France, 1.040 faits recensés selon le ministère de l’Intérieur depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas le 7 octobre dernier, les président des deux chambres du Parlement, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, ont appelé à défiler ce dimanche à Paris contre l’antisémitisme. Le point sur ceux qui seront présents ou non au défilé.
Les membres du Rassemblement national sont les premiers à avoir répondu présents à cette «grande marche civique». Dès l’annonce de ce rassemblement mardi 7 novembre, le président du RN, Jordan Bardella a annoncé dans un message sur X, «nous répondrons présents». Une présence très contestée mais qui ne freinera pas les membres du parti. Ce mercredi, Marine Le Pen a une fois de plus confirmé qu’ils seront présents.
Autre présence contestée, par la gauche notamment, celle d’Éric Zemmour et des membres de son parti Reconquête. Sur X, le compte officiel du parti a annoncé : «Éric Zemmour et Marion Maréchal répondent présents à la marche contre l’antisémitisme organisée dimanche. Ils seront accompagnés du bureau exécutif de Reconquête.» Les Républicains eux aussi se joindront à la marche de dimanche. Leur chef de file, Éric Ciotti, l’a confirmé lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale. «Je serai présent à cette marche, il faut que tous les Républicains crient leur volonté de s’opposer avec la plus grande des énergies à cette résurgence, à cette montée d’un antisémitisme totalement insupportable», a-t-il déclaré.
Le Parti socialiste est de son côté dans une situation de l’entre-deux. Dans un communiqué publié ce mercredi, le PS a lancé un appel à se joindre au rassemblement. «Nous appelons tous les Français, quelle que soit leur position sur la guerre au Proche-Orient, à se joindre à la manifestation organisée le 12 novembre», peut-on ainsi lire.
Un appel qui est cependant nuancé puisque le parti d’Olivier Faure a tenu à ajouter, «au vu de son identité, de ses positions, et des propos tenus encore dimanche dernier par son président qui refuse de reconnaître l’antisémitisme du fondateur de son parti, la présence du RN à cette marche est illégitime». Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a également confirmé ce mercredi matin, au sortir du Conseil des ministres, que la Première ministre Elisabeth Borne défileront dimanche aux côtés d’autres membres du gouvernement. Il a cependant ajouté que le RN «n’a pas sa place» lors d’un tel rassemblement.
En fin de matinée, ce mercredi, Europe Écologie-Les Verts (EELV), a annoncé par voie de communiqué sa venue au rassemblement de dimanche. «Les Écologistes ont toujours été présents aux marches contre l’antisémitisme et le dimanche 12 novembre n’y fera pas exception», ont-ils déclaré ajoutant cependant, «Le RN et Reconquête devraient avoir la décence de ne pas venir.»
Les Écologistes ont toujours été présents aux marches contre l’antisémitisme et le dimanche 12 novembre n’y fera pas exception. L’imam de Drancy et président de la conférence des imams de France, Hassen Chalghoumi, a annoncé mercredi qu’il participerait à la marche. Il a déclaré : «Dimanche, nous serons tous juifs ! (…) Nous serons aux côtés de nos compatriotes juifs pour montrer la fraternité et l’unité entre nous pour lutter contre le racisme». Le Crif, a annoncé sur X s’associer «à la manifestation pour la République et contre l’antisémitisme».
Qui ne sera pas présents ?
Concernant les absents, la France insoumise a annoncé qu’elle ne participerait pas à la «grande marche» contre l’antisémitisme. La cause première invoquée dans le communiqué du parti de Jean-Luc Mélenchon est la présence du Rassemblement national.
«Lutter contre l’antisémitisme et contre toutes les formes de racisme est impraticable aux côtés d’un parti qui trouve ses origines dans l’histoire de la collaboration avec le nazisme» a déclaré LFI ajoutant, «La France insoumise ne veut pas voir oublier comment l’unité du peuple, la laïcité des institutions, l’égalité en droits et en dignité des citoyens sont les conditions de la République.» Estimant que ces conditions ne seraient pas réunies dimanche, «la France insoumise et son groupe parlementaire ne participeront pas à cette manifestation.»
Le Parti communiste français, en la personne de son leader, Fabien Roussel, s’abstiendra également de participer à la «grande marche» contre l’antisémitisme. Invité sur France2 ce mercredi, l’ancien candidat à la présidentielle a déclaré : «Au regard de son histoire, le RN n’a pas sa place dans un tel rassemblement contre l’antisémitisme. Nous ne défilerons pas avec eux».
Pour autant, Fabien Roussel entend bien participer à sa manière à cette lutte contre l’antisémitisme. «Nous trouverons les moyens. Nous défilerons peut-être à un autre entre endroit mais pas avec eux (Ndlr. Le RN)».
Les indécis ?
Si l’absence ou la présence de certains est déjà confirmée, d’autres sont encore indécis. Renaissance, le parti de la majorité présidentielle doit une fois encore faire face aux frondeurs. Si sur X, le parti a appelé «l’ensemble de ses adhérents et sympathisants à se joindre à la grande marche contre l’antisémitisme organisée à l’initiative de Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher», certains ont déjà annoncé qu’ils ne défilaient pas avec le RN.
C’est notamment le cas du Secrétaire général du parti, Stéphane Séjourné, qui s’il sera présent dimanche a annoncé : «Je ne défilerai pas derrière la même banderole que le Rassemblement national. En tant que Secrétaire général de Renaissance, je m’y refuse.»
Renaissance sera présent dimanche pour la grande marche contre l’antisémitisme. Si la conférence des Imams de France et le Crif ont annoncé leur participation, l’Eglise catholique n’a pas encore appelé ses fidèles à se joindre à la marche.