À l’aube d’une nouvelle élection présidentielle aux États-Unis, les révélations de Mark Zuckerberg, PDG de Meta, relancent les débats sur l’influence des réseaux sociaux et les pressions exercées par les gouvernements. Dans une lettre adressée à une commission parlementaire, Mark Zuckerberg accuse l’administration Biden et le FBI d’avoir tenté de contrôler le contenu diffusé sur les réseaux sociaux, notamment sur des sujets sensibles comme la pandémie de covid-19 et l’affaire de l’ordinateur de Hunter Biden.
Cette sortie de Mark Zuckerberg intervient près de deux ans après les fameux Twitter Files d’Elon Musk, qui avaient déjà mis en lumière les pratiques de modération controversées sur l’ancienne équipe de Twitter, influencées par des pressions politiques.
Avec Meta désormais dans le collimateur, les enjeux autour de la liberté d’expression et du rôle des plateformes sociales dans la diffusion de l’information n’ont jamais été aussi cruciaux.
Dans sa lettre, rendue publique le 26 août 2024, Mark Zuckerberg affirme que des représentants de l’administration Biden ont exercé une pression constante sur Meta pour supprimer ou limiter des contenus liés au covid-19, y compris des publications humoristiques et satiriques.
Nos équipes ont subi des pressions répétées de la part de hauts responsables gouvernementaux, y compris de la Maison Blanche, pour modérer ou supprimer certains contenus, ce que nous avons jugé inapproprié
écrit-il.
Mark Zuckerberg admet que Meta n’a pas toujours su résister à ces pressions, un aveu qui pourrait bien faire vaciller la confiance des utilisateurs dans la neutralité de la plateforme. Il exprime des regrets sur certaines décisions de modération prises sous contrainte, soulignant que, “avec le recul et de nouvelles informations, nous ne prendrions pas aujourd’hui les mêmes décisions.”
Les révélations ne s’arrêtent pas là. Mark Zuckerberg a également évoqué l’affaire du l’ordinateur de Hunter Biden, une controverse majeure qui a éclaté lors de la campagne présidentielle de 2020. Il rapporte que le FBI avait prévenu Meta d’une potentielle campagne de désinformation russe visant à nuire à la famille Biden. Suite à cet avertissement, Meta a temporairement rétrogradé un article du New York Post alléguant des liens de corruption entre la famille Biden et l’entreprise Burisma.
Il est maintenant clair que ce reportage n’était pas de la désinformation russe, et nous n’aurions pas dû rétrograder cet article
admet Mark Zuckerberg.
Ce mea culpa soulève des questions sur l’influence des agences de renseignement sur la modération des contenus et la gestion de l’information par les plateformes de médias sociaux.
À quelques semaines des élections présidentielles qui verront s’opposer Donald Trump à Kamala Harris, Meta se retrouve à nouveau sous les projecteurs. Mark Zuckerberg a promis que son entreprise resterait “neutre” et “ne jouerait pas de rôle” dans les élections à venir, rappelant l’importance de la liberté d’expression et d’une modération indépendante.
La Maison Blanche, de son côté, a rejeté les allégations de pressions inappropriées. Un porte-parole a déclaré que l’administration “encourage les entreprises de technologie à prendre en compte l’impact de leurs décisions sur le public, tout en préservant leur indépendance dans la gestion des informations qu’elles diffusent.”
Ces nouvelles révélations, après les scandales des Twitter Files, montrent combien les réseaux sociaux sont devenues des terrains de bataille pour l’information. La ligne entre la modération nécessaire et la censure politique reste floue, et avec des acteurs majeurs comme Zuckerberg et Musk prêts à dévoiler les coulisses de leurs entreprises, le débat sur la liberté d’expression à l’ère numérique est loin d’être clos.
Si Meta et les autres géants de la tech continuent de dénoncer les ingérences politiques, il se pourrait bien que le monde entre dans une nouvelle ère de transparence, ou, à l’inverse, d’un conflit accru entre gouvernements et plateformes privées. Pour les utilisateurs, l’enjeu reste de pouvoir naviguer dans un espace numérique où l’information circule librement, sans être manipulée par des intérêts extérieurs.