Depuis son accession à la tête du Palais Galliera à Paris, Miren Arzalluz incarne avec brio le rôle de défenseure du patrimoine de la mode. Historienne de l’art par passion et par vocation, elle jongle avec habileté entre les exigences du secteur et sa mission de préservation de mise en valeur du riche héritage de la haute couture française.
Depuis sa nomination fin 2017, Miren Arzalluz a entrepris une véritable révolution au sein du musée, doublant la surface d’exposition et inaugurant une collection permanente. Son prochain objectif ? Fonder d’ici 2025 une société des amis du musée afin d’attirer davantage d’enthousiastes du patrimoine de la mode.
L’inauguration des nouveaux espaces d’exposition du Palais Galliera, patronnée par Chanel il y a deux ans, a marqué le début d’une série d’expositions exceptionnelles. De Gabrielle Chanel à Frida Kahlo en passant par le couturier Alber Elbaz, chaque exposition a été l’occasion de célébrer l’histoire et l’influence de figures emblématiques de la mode.
Malgré les pressions de ce petit monde particulièrement prisé, Miren Arzalluz reste fermement attachée à l’indépendance scientifique et déontologique du musée. Elle souligne que le Palais Galliera est un musée public dont les décisions finales sont prises en toute autonomie, même si la pression des grandes maisons de luxe reste palpable.
La contribution financière est un défi constant pour le lieu, qui dépend en partie de fonds privés pour acquérir de nouvelles œuvres et assurer sa pérennité. Alors que les grandes maisons disposent de leurs propres musées et espaces d’exposition permanente, le Palais Galliera, lui, demeure un acteur majeur de la scène culturelle parisienne.
En qualité d’historienne spécialisée dans l’œuvre de Cristóbal Balenciaga, Miren Arzalluz incarne parfaitement la fusion entre l’histoire et la modernité. Sa récente participation au défilé de Balenciaga, à la demande du créateur Demna Gvasalia, a marqué un véritable tournant dans sa carrière, tout en lui permettant de découvrir « l’autre côté de la barrière ».
Si Cristóbal Balenciaga, connu pour son obsession du vêtement artisanal, observait aujourd’hui l’industrie de la mode contemporaine, Miren Arzalluz pense qu’il serait perplexe devant l’évolution du secteur. Pourtant, elle reconnaît que l’incessante quête de renouvellement caractérise l’essence même de la mode.
À travers son engagement et une vision sage et éclairée, Miren Arzalluz incarne une nouvelle génération de conservateurs de musée, déterminés à préserver l’héritage de la mode. Au Palais Galliera, elle continue d’écrire une page de l’histoire de la mode, où et innovation se conjuguent harmonieusement.
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