La huitième édition du Mois sans tabac a débuté le 1er novembre. Au total, plus de 1,2 million de personnes s’y sont inscrites depuis son lancement, selon Santé publique France. Le tabagisme est la première cause de mortalité évitable en France, avec près de 75 000 morts par an.
Tenir trente jours sans toucher à une cigarette, c’est le défi lancé par le Mois sans tabac. Ce dispositif est renouvelé chaque année par Santé publique France pour juguler le tabagisme, première cause de mortalité évitable en France. Depuis sa création, plus de 1,2 million de Français ont participé à l’opération.
En quoi consiste l’opération ?
L’opération Mois sans tabac est un dispositif de marketing social visant à encourager l’arrêt du tabagisme. Depuis 2016, elle est organisée chaque année au mois de novembre par Santé publique France, sur le modèle d’une opération similaire au Royaume-Uni, baptisée « Stoptober ». Parallèlement au défi en lui-même, d’autres types d’accompagnements sont proposés, dont un numéro dédié (le 3839) et des kits disponibles en pharmacie.
Le dispositif fait partie d’un programme national de lutte contre le tabagisme lancé en 2014, qui comprend d’autres mesures telles que l’augmentation progressive du prix du tabac, la mise en place du paquet de cigarettes neutre, ou le remboursement des substituts nicotiniques.
Combien de personnes y participent ?
Depuis sa première édition en 2016, Santé publique France a enregistré plus de 1,2 million de participants. Ces derniers reçoivent des conseils quotidiens pour arrêter de fumer, un kit d’aide à l’arrêt gratuit et peuvent être mis en relation avec des professionnels de santé.
En 2023, l’opération Mois sans tabac « compte déjà plus de 92 000 inscrits », a annoncé l’agence française dans un communiqué. Une participation plutôt faible en comparaison avec les plus de 160 000 personnes qui avaient pris part au défi en 2022. L’année dernière, le dispositif avait en effet connu un regain de popularité après deux années de baisse de fréquentation, liées à la crise du Covid et à un manque de renouvellement, selon des experts.
Que disent les chiffres sur la consommation de tabac en France ?
En 2022, la France comptait toujours près de 12 millions de fumeurs quotidiens, selon une étude publiée par Santé publique France en mai dernier. Ces chiffres sont stables depuis 2019 après une baisse d’ampleur inédite enregistrée entre 2014 et 2019. Le tabac fait près de 75 000 morts par an, ce qui en fait la première cause de mortalité évitable en France.
Les derniers chiffres de SPF montrent qu’une personne n’ayant aucun diplôme, ou un diplôme inférieur au baccalauréat, a presque deux fois plus de chances de fumer qu’une personne titulaire d’un diplôme supérieur au baccalauréat (30,8 % de fumeurs dans la première catégorie contre 16,8 % dans la deuxième). Les dernières études montrent aussi une hausse de l’utilisation de cigarettes électroniques : entre 2016 et 2022, le nombre de vapoteurs quotidiens a plus que doublé, passant de 2,5 à 5,5 % de la population.
Quelle est l’efficacité du Mois sans tabac ?
« Arrêter de fumer pendant trente jours multiplie par cinq les chances d’arrêter définitivement la cigarette », assure Santé publique France. Selon des estimations de l’OCDE, cette opération permettrait ainsi d’éviter, d’ici à 2050, pas moins de 241 000 cas d’infections respiratoires, 44 000 cas de bronchopneunomathies et 28 000 cas de cancer.
Le Mois sans tabac fait donc ses preuves sur le plan sanitaire, mais aussi économique : « Mois sans tabac permettrait de réduire les dépenses de santé de 94 millions d’euros par an en moyenne entre 2023 et 2050 », selon des modélisations réalisées par l’OCDE.
Pour chaque euro investi dans le dispositif, « plus de 7 € sont économisés sur les dépenses de santé du fait de l’arrêt du tabagisme », précise l’organisation internationale d’études économiques. Son effet aurait également des retombées positives sur l’emploi et la productivité du travail, « pour une valeur estimée à 85 millions d’euros par an ».