À quelques jours du début des primaires républicaines, la gouverneure de Caroline du Sud grimpe dans les sondages, menaçant Ron DeSantis… Et Donald Trump ?
En bas de la piste de ski de Manchester, New Hampshire, ils sont venus écouter Nikki Haley. « Elle est intelligente, ça change. Je ne suis pas d’accord avec tout ce qu’elle défend, mais avec une grande partie. Et tout vaut mieux que Trump. Je n’aurais pas honte qu’elle nous représente à l’étranger, elle », dit Chip.
Nikki Haley, première femme gouverneure de Caroline du Sud, de 2011 à 2017, grimpe dans les sondages. Pour les primaires républicaines, qui commencent le 15 janvier dans l’Iowa, elle est en train de dépasser Ron DeSantis, gouverneur de Floride. C’est fait dans le New Hampshire, où elle vient d’être adoubée par le gouverneur, Chris Sununu.
La stratégie de Haley
Ceux qui sont venus « rencontrer » Nikki Haley, en petit comité, incarnent des tendances politiques variées. Il y a Mike, pasteur qui a « voté Trump en 2020 parce que c’était le candidat républicain », mais méprise ses électeurs, « qui ne sont pas républicains mais trumpistes, des idiots ». Il y a Mary, démocrate qui se renseigne « au cas où quelque chose arrive à Joe Biden. C’est un homme bien, je le soutiens fermement, mais il est vraiment vieux », s’excuse-t-elle. Il y a des libertariens et républicains modérés dégoûtés par Trump qui, comme Susan W., ont écrit un autre nom sur leur bulletin en 2016 et 2020.
Dans le café de la station, ils approuvent Haley, qui l’égratigne : « Trump était le bon président au bon moment. J’approuve beaucoup de ses politiques, mais le chaos le suit. » Comme tous, Susan W. est impressionnée, ainsi qu’elle l’a été par sa prestation aux débats. « J’ai bien aimé comment elle a répondu quand ils l’attaquaient », décrit-elle. C’est la force de Haley, qui maîtrise les défis internationaux grâce à son passé d’ambassadrice à l’ONU sous Trump. Nikki Haley est la seule à vouloir défendre l’Ukraine parmi les candidats républicains et se présente comme plus modérée que les autres sur l’avortement. Une stratégie maligne pour l’élection générale (selon les sondages, elle battrait Biden avec une marge supérieure à Trump), mais risquée pour la primaire.
Haley est encore loin d’être une menace pour Trump. « Accepteriez-vous d’être sa vice-présidente ? » lui demande une femme. « Je ne joue pas pour être deuxième », répond Haley. « Tiens, elle vient d’accepter », s’esclaffe un homme. Haley, qui est d’origine indienne (ses parents sont des sikhs immigrés du Pendjab), offrirait à Trump de la diversité raciale ; elle pourrait séduire les femmes de banlieue ; elle a l’expérience en économie d’une ex-gouverneure. Mais Trump, rebuté par ses piques, la traite de « cervelle de moineau ».