Dans le paysage de l’industrie alimentaire, où les étiquettes se lisent à l’aveugle, une récente enquête menée par UFC-Que Choisir a révélé des failles dans la transparence des informations sur l’origine des aliments transformés.
L’enquête, portant sur 243 produits alimentaires transformés, allant des conserves aux plats préparés en passant par les salades et les charcuteries, a mis en lumière une situation inquiétante : pour près des deux tiers des ingrédients analysés, soit 69%, les informations sur leur origine sont soit inexistantes, soit insuffisantes. Cette lacune se manifeste de manière frappante dans des catégories telles que les céréales et les légumes, où 84% des ingrédients manquent de précisions sur leur provenance.
Les implications de cette opacité sont vastes et profondes. Non seulement elle nuit à la confiance des consommateurs, mais elle entrave également leur capacité à faire des choix éclairés en matière d’alimentation. Pourquoi cette opacité persiste-t-elle alors que la demande de transparence est de plus en plus forte ? Les réponses, bien que complexes, pointent souvent vers les politiques d’approvisionnement des fabricants agro-industriels.
Il est important de constater que cette absence de transparence varie considérablement d’une marque à l’autre. Tandis que certaines entreprises, telles que Marie, se distinguent en fournissant des détails sur plus de 80% des ingrédients de leurs plats préparés, d’autres, comme Fleury Michon, ne dévoilent les origines que pour moins de 20% des composants de leurs produits. Cette disparité soulève des questions sur les priorités et les pratiques de chaque acteur de l’industrie.
Face à cette situation, UFC-Que Choisir appelle à des mesures plus contraignantes. Si le gouvernement français a récemment annoncé son intention de créer un indicateur d’origine nommé « Origine Info », l’association estime que le caractère volontaire de cette initiative ne sera pas suffisant pour instaurer une véritable transparence. Elle exhorte donc les autorités à tirer parti du règlement européen sur l’étiquetage des aliments afin d’imposer une obligation claire et précise en matière d’indication d’origine.
En outre, UFC-Que Choisir insiste sur la nécessité d’étendre cette obligation à tous les secteurs de la restauration, y compris les grandes chaînes, afin de garantir que les consommateurs disposent d’informations complètes sur la provenance des aliments qu’ils consomment à l’extérieur de chez eux.