Ursula von der Leyen, polyglotte et européenne convaincue, s’est hissée au sommet de la politique en devenant la première femme élue à la présidence de la Commission européenne.
Née à Ixelles en 1958, Ursula von der Leyen a grandi dans la capitale belge au sein d’une famille liée à la Commission européenne. Cette expérience a façonné sa vision et son enthousiasme pour les langues, parlant couramment le français, l’anglais et l’allemand.
Bien que son père ait été actif en politique, Mme von der Leyen a d’abord entamé des études en économie avant de se tourner vers la médecine. Elle a d’ailleurs exercé en qualité de médecin avant de faire une pause, pour accompagner son mari aux États-Unis.
Rejoignant l’Union chrétienne-démocrate d’Allemagne (CDU) en 1990, Ursula von der Leyen a pris une voie politique à l’âge de 44 ans, devenant ainsi députée au Landtag de Basse-Saxe et plus tard ministre des Affaires sociales. En 2013, elle devient la première femme à occuper le poste stratégique de ministre de la Défense en Allemagne. Son mandat a toutefois été émaillé de controverses liées à des défaillances matérielles et à des accusations de favoritisme.
En 2019, Ursula von der Leyen devient la première femme à la tête de la Commission européenne, succédant à Jean-Claude Juncker. À la tête de la Commission, elle privilégie une approche verticale du pouvoir, s’appuyant sur une équipe restreinte. Cette approche suscite des débats quant à la gouvernabilité de l’organisme.
Discrète et particulièrement austère, Ursula von der Leyen est réputée pour son travail acharné. Elle a instauré une discipline stricte dans son mode de vie, résidant dans un appartement au treizième étage du siège de la Commission européenne. Depuis son entrée en fonction, de nombreux défis l’ont conduit à gérer tant bien que mal la pandémie de covid-19. La crise énergétique, aussi.
Pfizergate : Un grave manque de transparence généralisé au sein de l’UE
Il y a quelques mois, au cours d’un événement organisé par le cabinet de conseil stratégique SEC Newgate à Bruxelles, la Médiatrice européenne, Emily O’Reilly, a soulevé des questions concernant le manque de responsabilité des médias traditionnels envers la Commission européenne. Cette critique est survenue alors même qu’Ursula von der Leyen, fait face à des accusations de manque de transparence dans ses négociations avec le PDG de Pfizer, Albert Bourla, pour l’achat de vaccins covid-19.
Surnommée « Pfizergate », l’affaire continue de susciter des interrogations quant à la quantité excessive de doses commandées et au processus de négociation peu transparent, effectué à travers des messages SMS non divulgués.
Malgré les demandes répétées du Médiateur européen pour la publication de ces messages, la Commission affirme qu’ils ont été supprimés et ne peuvent pas être récupérés. Emily O’Reilly a souligné le rôle décisif des médias dans la reddition de comptes et a appelé à un examen plus approfondi de ce qui pourrait être le plus grand scandale de corruption de l’histoire de l’Union Européenne.
Son rapport spécial, présenté devant la commission des libertés civiles du Parlement européen, met en lumière le manque de transparence généralisé au sein des institutions européennes, appelant à des actions concrètes pour garantir l’accès à l’information et la responsabilité des dirigeants.
Alors qu’elle brigue un second mandat, les élections européennes de juin 2024 détermineront si elle restera à la tête de la Commission européenne pour un nouveau chapitre. Son passé est scruté de près.