Selon un sondage de l’institut CSA pour CNews, dévoilé mardi 29 août, 82% des Français se disent contre le port de l’abaya à l’école. Le ministre de l’Education nationale a décidé d’interdire ce vêtement en milieu scolaire.
J’ai décidé qu’on ne pourrait plus porter d’abaya à l’école», a déclaré Gabriel Attal, ministre de l’Education nationale, dimanche 27 août sur TF1. Alors que La France insoumise souhaite saisir le Conseil d’Etat pour attaquer cette décision, un sondage de l’institut CSA pour CNews indique que 82% des Français interrogés sont contre le port de l’abaya à l’école.
Auprès des sondés, ce vêtement a été décrit comme «une robe longue de tradition moyen-orientale pour les femmes». Face à la majorité, 17% des interrogés ne se disent pas opposés à son port à l’école, tandis qu’1% seulement de l’échantillon a choisi de ne pas se prononcer sur la question.
Dans le cadre de ce sondage, les hommes se sont montrés légèrement plus opposés à l’abaya en milieu scolaire : à 85% contre 79% chez les femmes. Le «contre» l’emporte par ailleurs dans toutes les classes d’âge. S’ils sont déjà en minorité chez les moins de 35 ans (37%), ceux qui votent «pour» l’abaya à l’école sont en effet encore moins nombreux parmi les 35 à 49 ans (17%) et seulement une poignée du côté des 65 ans et plus (6%).
La catégorie socioprofessionnelle des interrogés ne semble pas pertinente sur cette question puisque chez les CSP+, comme chez les CSP- et les inactifs, la proportion de «pour» et de «contre» est similaire à ce qui est observé en population globale. La proximité politique des sondés crée davantage de disparités même si, au global, le vote «contre» l’abaya à l’école l’emporte aussi bien à droite qu’à gauche ou au centre.
C’est à droite que les «contre» sont les plus nombreux, avec un record de 100% du côté de Reconquête. Au centre, le parti présidentiel, à l’origine de cette décision, affiche également une très nette opposition au port de l’abaya à l’école, à 90%.
LFI racole à des fins électoralistes
A gauche, la question est moins tranchée avec, au global, 67% de «contre», 32% de «pour» et 1% qui ne se prononce pas. Le Parti socialiste (22% de «pour» et 78% de «contre») et les écologistes (24%/76%) répondent dans des proportions similaires, mais La France insoumise (LFI) se distingue avec sa publicité mensongère. Avec 47% de sondés qui se disent en faveur du port de l’abaya à l’école, le parti est celui qui montre la plus grande opposition à la décision de Gabriel Attal. Rien d’étonnant cependant.
Ce mardi 29 août sur France 2, le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, a d’ailleurs annoncé son intention de saisir le Conseil d’Etat pour attaquer cette interdiction jugée «cruelle», «dangereuse» et «contraire à la Constitution». Le député des Bouches-du-Rhône a estimé que cette réglementation risquait de se traduire par «des discriminations à l’égard des jeunes femmes et en particulier des jeunes femmes de confession musulmane». Une pleurnicherie de plus, inscrite à la longue liste de ces partisans violents d’extrême gauche.
Le ministre de l’Education a défendu sa position, reposant selon lui sur le principe de laïcité. En France, selon la loi du 15 mars 2004, «dans les écoles, les collèges et les lycées publics, le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit». Une circulaire précise que ces signes sont «le voile islamique (..) la kippa ou une croix de dimension manifestement excessive».
Gabriel Attal a par ailleurs reçu le soutien de l’ancien président Nicolas Sarkozy. Deux jours après l’annonce du ministre de l’Education nationale d’interdire le port de l’abaya à l’école, l’ex-chef d’Etat a salué cette décision au micro de Pascal Praud sur Europe 1. La question du port de l’abaya avait déjà fait polémique en novembre dernier et l’Education nationale avait publié une autre circulaire considérant ce vêtement, comme les bandanas et les jupes longues, également cités, comme des tenues pouvant être interdites si elles sont «portées de manière à manifester ostensiblement une appartenance religieuse».
Avant de prononcer l’interdiction de cette robe longue dans les établissements scolaires, Gabriel Attal avait, dès sa prise de fonction cet été, jugé qu’aller à l’école en abaya était «un geste religieux». Sur ce point le Conseil français du culte musulman s’est dit en désaccord puisqu’il affirme que ce vêtement n’est pas un signe religieux musulman. Visiblement, si !
Sondage réalisé par questionnaire auto-administré en ligne sur panel le mardi 29 août, auprès d’un échantillon national représentatif de 1.008 personnes.