Après les multiples dégradations lors des émeutes liées à la mort du jeune Nahel, mais aussi en raison des risques d’incendie, plusieurs maires ont décidé d’annuler la fête du 14 juillet.
Les artificiers craignent des pertes nettes conséquentes alors que les festivités de la fête nationale peuvent représenter jusqu’à 50% de du chiffre d’affaires annuel. Quelques jours avant les festivités du 14 juillet, certaines villes ont déjà annoncé l’annulation de leurs feux d’artifice. Les émeutes liées à la mort du jeune Nahel, mais aussi les risques d’incendie, ont suscité des craintes chez de nombreux maires. C’est le cas à Chelles ou encore Dammarie-les-Lys.
A Montargis, ville marquée par les nombreuses dégradations survenues lors des émeutes, le maire de la commune, Benoît Digeon ne veut pas organiser de célébrations. « On sort d’une semaine où on est étrillé. On a nettoyé la ville et on a démoli les bâtiments », a affirmé Benoît Digeon sur Cnews vendredi 7 juillet, avant d’ajouter : « Je ne me vois pas faire un feu d’artifice alors que des habitants et des Montargois souffrent encore ».
Le maire de Montargis a également fait part de son inquiétude sur le plan financier suite aux dégradations perpétrées par les émeutiers. « On attend que l’État vienne nous aider pour reconstruire la ville », « Lorsqu’il y a des émeutes, les affaires publiques ne sont pas assurées », a-t-il conclu.
Arroser pour « limiter le risque d’incendie »
D’autres collectivités sont encore dans l’incertitude. Les préfets examineront les demandes au cas par cas. S’agissant de la sécheresse, un critère a été défini par l’Etat : « lorsqu’on fait un feu d’artifice à moins de 200 mètres d’une forêt ou d’une zone boisée, il y a interdiction sauf dérogation » a rappelé Lionel Beffre, préfet de Seine-et-Marne sur France 3.
Les artificiers sont inquiets. En Ile-de-France, 120 municipalités ont passé commande à Guillaume Lecoq, directeur de « Soirs de Fêtes ». Ces livraisons représentent 50% de son chiffre d’affaires annuel. Le moindre refus de l’Etat entraînerait une perte nette. Les précautions sont pourtant prises, selon le professionnel. « On arrose préventivement les endroits où on va tirer pour limiter le risque d’incendie, on met des dispositions particulières (…) c’est pour ça qu’on n’a jamais eu d’incident, de feux qui sont partis d’un tir de feu d’artifice organisé par des professionnels », a-t-il détaillé à France 3.
Si le gouvernement français a interdit dimanche 9 juillet la vente et l’utilisation de mortiers d’artifices, très prisés par les émeutiers, ils restent néanmoins autorisés aux professionnels habilités ou aux communes qui organisent des feux d’artifice pour la fête nationale du 14 juillet.