Placé en détention provisoire pour avoir roué de coups un jeune homme lors des violentes manifestations suivant la mort de Nahel, le policier écroué à Marseille a reconnu un tir de LBD. Son maintien en détention a été décidé ce jeudi 3 août, jusqu’à la date de son prochain interrogatoire prévu le 30 août.
La chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Aix-en-Provence a rendu sa décision. Le policier soupçonné de violences en marge des émeutes à Marseille va rester en détention provisoire, afin notamment de «prévenir toute concertation» avec les trois autres agents mis en cause.
Dans une motivation sévère, le président de la chambre a estimé que malgré ses aveux partiels jeudi quand ce policier a reconnu un tir de LBD, sa «dénégation fallacieuse» initiale a jeté «le discrédit sur l’ensemble de ses propos».
«Cet homme n’est pas courageux parce qu’il n’assume pas ses responsabilités. Il va rester incarcéré tant que l’instruction n’aura pas évolué suffisamment», a estimé Maître Preziosi, avocat d’Hedi. Tee-shirt blanc, crâne rasé, ce policier, prénommé Christophe et qui a 14 ans d’ancienneté à la brigade anticriminalité (BAC), avait souhaité à son arrivée dans le box faire des déclarations spontanées : «Je souhaite m’expliquer sur les faits».
Et alors qu’il contestait jusqu’à présent avoir effectué un tir de LBD, il a déclaré jeudi matin : «J’ai pris la décision de faire usage de LBD à une reprise». Il a également assuré n’avoir obéi qu’aux ordres de sa hiérarchie.
La détention provisoire de l’agent avait suscité l’indignation de tous ses confrères à travers la France, qui avaient alors entamé une fronde des policiers, limitant leurs services et désertant même les commissariats.
Une vive controverse avait également été déclenchée à la suite de cet événement, par le directeur général de la police nationale (DGPN) Frédéric Veaux, qui avait déclaré dimanche 24 juin qu’«avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison». Une idée appuyée par Sébastien Greneron, secrétaire départemental 13 alliance police nationale, qui ajoute que la décision prise est «incompréhensible et injuste».