Connue pour ses romans graphiques d’une grande richesse littéraire, Posy Simmonds a reçu le prestigieux Grand Prix du Festival d’Angoulême. Cette consécration vient couronner une carrière exceptionnelle, faisant d’elle la nouvelle ambassadrice de la bande dessinée au Royaume-Uni, succédant ainsi à Riad Sattouf.
La compétition cette année présentait une affiche internationale avec des finalistes cosmopolites tels que la Française Catherine Meurisse et l’Américain Daniel Clowes. Cependant, c’est la Britannique Posy Simmonds qui a suscité l’enthousiasme du jury présidé par Riad Sattouf. Avec une carrière axée sur des adaptations libres et contemporaines d’œuvres littéraires majeures telles que « Madame Bovary » de Flaubert, « Loin de la foule déchaînée » de Thomas Hardy et « A Christmas Carol » de Charles Dickens, Posy Simmonds a marqué l’industrie de la bande dessinée avec un style aussi unique que littéraire.
À 78 ans, Simmonds, habituée à œuvrer dans l’ombre des grands noms de la BD, voit enfin son travail salué à sa juste valeur. Son engagement envers la création graphique s’est affirmé depuis les années 1980, avec une contribution constante au quotidien anglais de centre-gauche, The Guardian, où elle tient une chronique depuis plus de cinquante ans.
Le parcours de Posy Simmonds a été marqué par une discrétion naturelle, se consacrant davantage à son travail qu’à la recherche de la célébrité. Ses trois romans graphiques remarquables ont attiré l’attention des cinéastes, avec des adaptations réussies comme « Tamara Drew » et « Gemma Bovary », mettant en lumière son talent au-delà des pages imprimées.
L’éditeur français Denoël, qui a contribué à la reconnaissance de Posy Simmonds en publiant « Gemma Bovery » en 2010, récolte aujourd’hui les fruits de son soutien continu.
Posy Simmonds, qui n’a malheureusement pas pu assister à la remise du prix à Angoulême en raison d’une « petite intervention chirurgicale », avait inauguré une rétrospective de son œuvre à la Bibliothèque publique d’information du Centre Pompidou à Paris en décembre dernier. À cette occasion, elle partageait sa passion continue pour la création de bandes dessinées depuis l’âge de 9 ans.
Fine observatrice de la société anglaise, Simmonds a développé son style unique dans les pages féminines du Guardian, traitant des sujets tels que le divorce, les salaires ou l’avortement. Sa capacité à capturer les nuances de la vie quotidienne et à décrire la société britannique a attiré un public varié, contribuant à l’ouverture de la bande dessinée à un lectorat plus large.
Le Grand Prix d’Angoulême est non seulement une reconnaissance méritée pour Posy Simmonds mais aussi un hommage à une artiste qui a transformé et métamorphosé le monde de la bande dessinée, ouvrant la voie à de nouvelles générations de dessinateurs et lectrices.