Dans une nouvelle escalade de la violence au Mali, près de 110 civils ont été pris en otage par des jihadistes dans le centre du pays. Trois bus ont été détournés de leur route et les passagers retenus en captivité depuis six jours, selon des sources locales et un groupement d’associations de la région.
Les événements se sont déroulés le 16 avril dernier lorsque des jihadistes ont arrêté les trois bus entre Bandiagara et Bankass, obligeant les passagers à les suivre vers une forêt isolée. Malgré les rumeurs de libération par l’armée malienne, les otages restent entre les mains des ravisseurs, comme l’a confirmé un élu local sous couvert d’anonymat.
Ce tragique incident survient dans un contexte de crise sécuritaire profonde au Mali, en proie aux activités des groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique depuis 2012. La région est également sous le joug du banditisme et des violences des groupes d’autodéfense, exacerbant ainsi une crise humanitaire déjà préoccupante.
La récente manifestation contre l’insécurité à Bandiagara en août 2023, qui a dégénéré en violence après des attaques jihadistes, illustre une tension croissante dans la région. La propagation de la violence au Burkina Faso et au Niger voisins a également entraîné une grave instabilité politique, avec des coups d’État militaires dans les trois pays.
Malgré les promesses d’élections présidentielles pour restaurer un régime civil, le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, a déclaré en avril que les élections seront reportées jusqu’à ce que le pays soit stabilisé.
Dans un contexte où les informations sont difficiles à vérifier et où l’accès à des sources indépendantes est limité, l’armée malienne ne communique que sur ses succès, laissant les civils pris au piège des violences jihadistes.
Alors que la communauté internationale s’efforce de trouver des solutions à la crise sahélienne, la situation au Mali demeure critique, avec des civils pris en otage et des aspirations démocratiques suspendues dans l’attente d’une stabilité incertaine.