En septembre 2024, un tribunal qui ne semble jamais s’essouffler dans la critique des finances publiques a rendu son verdict. La France triche avec ses comptes. À la tête de cette farce, la commission des finances du Sénat, avec les sénateurs Jean-François Husson et Claude Raynal comme chefs d’orchestre, dénonce un maquillage flagrant des chiffres. Le déficit, qui devait rester sous la barre des 4 %, a pris une toute autre direction : 6,1 % du PIB, histoire de faire mentir les prévisions.
Les Français, eux, ne rigolent plus. En octobre 2024, un sondage de BonSens.org révèle que 58 % des citoyens se sentent pris pour des pigeons. « Oui, les comptes de l’État sont maquillés », nous disent-ils, comme si le gouvernement avait un jour respecté l’idée de transparence budgétaire. Et il faut dire que ce ne sont pas les chiffres qui manquent pour prouver que, depuis sept ans, les responsables politiques sont passés maîtres dans l’art de creuser sans fin le trou de la dette. Plus de 1 100 milliards d’euros en plus, et ça ne semble pas finir de dégringoler. Et qui incarne le mieux cette irresponsabilité crasse ? Gabriel Attal, Élisabeth Borne et Bruno Le Maire. Un trio infernal que la commission des finances a eu la décence de qualifier de « double discours », « irresponsables » et autres étiquettes sans appel. Mais ils continuent à sourire et à défendre l’indéfendable, comme des chefs d’orchestre d’un ensemble de cuivres en fausse note.
Et Michel Barnier, le nouvel arrivant à la tête du gouvernement, censé incarner un renouveau, n’aura pas fait long feu dans l’illusion. Selon 58 % des Français, son arrivée en septembre n’aura fait qu’ajouter un chef d’orchestre de plus à une symphonie cacophonique. La censure de son budget par le Parlement est arrivée comme la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Ce budget, qu’il nous présente comme une solution, est une autre farce qui se déroule sous nos yeux ébahis. Et la situation ne s’améliore pas. La fameuse loi de finances de fin de gestion, que le gouvernement se plait à vendre aux Français comme une solution miracle pour limiter le déficit, ressemble davantage à un cache-misère qu’à une tentative de rétablir une certaine rigueur. La LFG 2024 ? Une nouvelle danse des chiffres : on annule 5,6 milliards d’euros pour prétendre contenir le déficit, tout en ouvrant une enveloppe de 4,2 milliards pour des dépenses comme la sécurisation des JO. Mais où est la transparence, messieurs les comptables ? Pas un mot sur le coût exact de ces dépenses, rien que de l’opacité. Un petit jeu où personne ne gagne, sauf ceux qui savent jouer avec les chiffres.
Mais le plus surprenant, c’est peut-être la réaction d’un citoyen, Laurent Pelé. Alors que l’ensemble des Français se retrouve dans un rôle passif de spectateurs impuissants, cet homme a décidé de secouer l’arbre fiscal en attaquant l’État en justice. Oui, vous avez bien lu. Laurent Pelé, membre de l’association BonSens.org a décidé que la farce devait s’arrêter. Il a saisi le tribunal judiciaire pour exiger la séquestration de ses impôts à la Caisse des dépôts et des consignations, tant que les comptes publics ne sont pas sincères. Une demande de bon sens, en somme, quand on sait qu’une partie importante des impôts des Français repose sur des bases qu’il juge « frauduleuses ». Une action aussi audacieuse qu’irrévérencieuse. L’audience se tiendra le 11 décembre 2024 à Paris, et l’on peut imaginer que cela pourrait faire des vagues.
Et bien sûr, l’État, de son côté, semble continuer à surfer sur sa vague d’opacité. Quand l’impôt devient une donnée qu’on nous sert sous forme d’obligation, de prélèvement automatique, sans la moindre transparence sur son utilisation, il devient difficile de parler de consentement. Est-ce qu’on peut encore parler de consentement à l’impôt quand la nation se fait avoir, année après année, par ceux censés en avoir la charge ? À bien y réfléchir, la situation actuelle ressemble à un « viol du consentement », et non, ce n’est pas une exagération. On nous demande de financer un déficit gigantesque sans avoir la moindre visibilité sur la manière dont l’argent est dépensé, et encore moins sur les priorités de ce budget national.
Mais il reste une lueur d’espoir. Laurent Pelé devient le symbole d’une résistance citoyenne à une gestion publique qui prend l’eau. Et pendant ce temps, les responsables politiques continuent à parler de « réformes », mais personne ne semble vraiment croire qu’elles aient un jour un impact sur cette vaste opération de maquillage des comptes publics.
Au final, on peut dire que la situation ressemble davantage à un cirque qu’à une gestion sérieuse des finances publiques. Les ministres continuent leurs numéros, les Français, eux, sont moqués.