Alors que l’opération « Place Nette XXL » continue de déployer ses efforts contre le trafic de stupéfiants à Marseille, les récentes saisies de cannabis et de cocaïne soulèvent une question sensible : d’où provient cette drogue qui inonde la cité phocéenne ? La réponse réside dans les méandres du commerce international et des réseaux de trafiquants qui exploitent habilement les failles du système public local.
Au cœur de ce trafic : la cocaïne. Cette poudre blanche coupée dont l’origine sud-américaine est bien connue. Ce poison addictif entre en Europe par diverses voies, mais l’une des plus prisées par les trafiquants est le passage par l’Italie. Ce pays, autrefois réputé pour ses arts et sa culture, est désormais devenu une plaque tournante du narcotrafic, en particulier dans le sud du pays, où la mafia calabraise, la N’Drangheta, exerce une influence dévastatrice.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : alors que la police italienne a saisi quatre tonnes de cocaïne en 2018, ce nombre a augmenté de façon spectaculaire pour atteindre 26 tonnes seulement quatre ans plus tard. Gioia Tauro, le port calabrais sous l’emprise de la mafia, est devenu un point d’entrée majeur, avec huit saisies sur dix effectuées à cet endroit. Les trafiquants rivalisent d’ingéniosité pour dissimuler leur marchandise, allant jusqu’à camoufler des tonnes de cocaïne au milieu de cargaisons apparemment anodines, comme des bananes.
La France n’est pas épargnée par cette marée blanche. Des saisies récentes de cocaïne dissimulée dans des voitures immatriculées en Italie en sont la preuve. À Marseille, le port stratégique de la Méditerranée, les autorités ont intercepté près de 100 kg de cocaïne dans des bagages de passagers brésiliens arrivant d’Italie à bord d’un navire de croisière.
Face à cette menace grandissante, le gouvernement français intensifient ses efforts pour démanteler les réseaux de trafic de drogue. Mais c’est une lutte de tous les instants, où chaque saisie n’est qu’une goutte dans l’océan d’une industrie criminelle gigantesque. Pour véritablement endiguer ce fléau, il faudra une coopération internationale sans faille et des mesures radicales pour tarir les sources mêmes de ce commerce destructeur.
En attendant, Marseille continue de lutter pour retrouver un semblant de dignité face à l’ombre grandissante du narcobanditisme. Et tant que la demande persistera, tant qu’il y aura des clients, les trafiquants trouveront toujours de nouveaux moyens de faire parvenir leur poison mortel aux portes de la cité phocéenne.