Depuis le 1er juillet, une nouvelle régulation entre en vigueur dans les supermarchés français visant à informer les consommateurs sur la shrinkflation, un phénomène où la quantité d’un produit diminue tandis que son prix reste inchangé, voire augmente.
Cette initiative, prise par le gouvernement en avril dernier, vise à offrir aux consommateurs un « choix éclairé » face à cette pratique dénoncée comme trompeuse.
Les produits concernés par cette mesure doivent désormais être clairement signalés par une affiche en rayon. Selon les premières analyses, les articles les plus touchés par la shrinkflation incluent les bouteilles de jus de fruits, les paquets de chips, les glaces, ainsi que les couches pour bébé.
Bien que cette pratique reste marginale avec moins de 200 produits identifiés depuis le début de l’année sur plus de 20 000 références en hypermarché, elle a suscité une réaction significative de la part des consommateurs.
Pour Audrey Morice de l’association FoodWatch, cette régulation marque une avancée positive :
Plus les industriels sont transparents, moins ils auront recours à la shrinkflation. Cet arrêté met en lumière les abus et encourage la responsabilité des fabricants.
Cette transparence accrue est vue comme un premier pas vers une meilleure régulation du marché, où les pratiques trompeuses pourraient être limitées par la pression de la transparence.
🥳 C’est officiel : l’arrêté contre la #shrinkflation est en ligne sur le site du gouvernement ! foodwatch va continuer de suivre le sujet de près ! Camille Dorioz, Directeur des campagnes chez foodwatch, vous explique pourquoi dans cette vidéo 👇 pic.twitter.com/0H1mJ1KVVV
— foodwatch France (@foodwatchfr) May 16, 2024
Cependant, du côté des distributeurs, les réactions sont partagées. Layla Rahhou, déléguée générale de la Fédération du Commerce et de la Distribution, critique le fait que la responsabilité de cette transparence repose sur eux :
C’est à l’industriel de garantir la clarté sur ses produits. Cette mesure impose une charge de travail supplémentaire pour les distributeurs, qui doivent vérifier et installer les affichettes sur chaque produit concerné.
Cette divergence d’opinions reflète les tensions entre les différents acteurs du secteur alimentaire et de la grande distribution, où la lutte pour une consommation plus éthique et transparente se confronte aux réalités économiques et opérationnelles des entreprises.