Lundi 3 juin, un événement surprenant a secoué l’auditorium de la Maison de la Radio. Le Premier ministre, Gabriel Attal, est apparu tout sourire en plein milieu de l’émission spéciale de France Info « Demain l’Europe ». Sous le sourire, un aveu de faiblesse politique irréversible à seulement trois jours des élections européennes.
Alors que Valérie Hayer, candidate aux élections européennes, s’adressait au public de France Info, Gabriel Attal s’est littéralement « incrusté » sur le plateau de « Demain l’Europe », justifiant sa présence par une interview donnée à l’étage au-dessus.
Ce geste, loin d’être anodin, révèle une nervosité grandissante au sein de l’exécutif à l’approche des élections du 9 juin. L’intervention impromptue du locataire de Matignon a déclenché des réactions vives.
Marie Toussaint, candidate écologiste, a ajouté avec indignation que « Les femmes ne sont pas des paillassons ».
François-Xavier Bellamy des Républicains, quant à lui, a insisté : « Chez nous, ce sont les candidats qui font campagne ».
Vous êtes inquiet, Monsieur Attal ? C’est pour ça que vous suivez la candidate partout
a lancé une journaliste, soulignant l’apparente fébrilité du Premier ministre.
Le climat de cette agitation sera sans doute atteint ce soir avec l’intervention d’Emmanuel Macron aux journaux de TF1 et France 2. À quelques jours du scrutin, le président de la République a saisi l’occasion du 80ème anniversaire du Débarquement pour aborder les conflits en Ukraine et à Gaza. Cette prise de parole, inattendue et controversée, a suscité une levée de boucliers parmi l’opposition. Beaucoup y voient une tentative désespérée d’influencer le vote en fin de campagne. Une manœuvre critiquée pour son manque d’équité.
#EUROPEENNES 🔴🗣 Le Premier ministre Gabriel Attal fait irruption dans l'auditorium de la Maison de la radio, pour défendre la candidature de Valérie Hayer. "Il faut se mobiliser pour les listes qui sont pro-européennes", plaide-t-il. pic.twitter.com/B8tpjjPbwT
— franceinfo (@franceinfo) June 3, 2024
Bien sûr, la tension n’est pas nouvelle. Le débat houleux entre Gabriel Attal et Jordan Bardella du Rassemblement National en était déjà un signe. Mais durant cette semaine ultime, le gouvernement semble multiplier les interventions, au risque de voler la vedette à ses propres candidats. La question du temps de parole, régulée par l’Arcom, se pose avec acuité alors que le chef de l’Etat lui-même entre dans l’arène médiatique afin de racoler quelques voix.
Les sondages ne sont guère rassurants pour la majorité présidentielle. Le Rassemblement National est annoncé avec un score deux fois supérieur. Dans ce contexte, Gabriel Attal et Emmanuel Macron semblent jeter leurs dernières forces dans la bataille, tentant de renverser une tendance lourde.
Cette frénésie de communication est-elle vraiment la solution ? L’image d’un exécutif en panique pourrait bien éloigner davantage les électeurs de Renaissance. Le 9 juin, les urnes parleront. Dans cette course contre la montre, le mouvement d’Emmanuel Macron « Renaissance », n’aura pas volé sa défaite.