Malgré la mise en place de dix centres d’accueil au printemps 2023 en vue des Jeux olympiques, la situation des migrants à Paris reste précaire. Des journalistes de franceinfo a rencontré plusieurs personnes à qui un hébergement avait été proposé, mais qui se retrouvent de nouveau à la rue.
Depuis avril 2023, près de 3 000 personnes ont transité par l’un des dix sas d’accueil aménagés en province, selon des chiffres officiels. Cependant, des critiques émergent quant à la manière dont ces « mises à l’abri » sont effectuées. Plusieurs associations et ONG dénoncent un prétendu « nettoyage social » de la capitale en vue des prochains Jeux olympiques.
Le processus de « mise à l’abri » devrait être volontaire, mais certains migrants se sentent contraints de choisir entre partir en province ou rester à la rue. Claire Hédon, la défenseure des droits, s’est autosaisie fin janvier de cette « invisibilisation des indésirables ». Les autorités, cependant, soulignent la nécessité de libérer certains espaces avant les Jeux.
Les témoignages recueillis par la rédaction de franceinfo révèlent des situations complexes. Certains migrants, comme Sabir, préfèrent affronter le froid parisien plutôt que de partir dans une ville inconnue. Malgré son aversion pour le temps glacial, il est « contraint à la clandestinité » en raison du rejet de sa demande d’asile.
Les inégalités dans la prise en charge entre les différents sas d’accueil suscitent également des préoccupations. Certains, comme Amadou, ont été réorientés vers des hébergements inadaptés, dénonçant le manque de soutien et d’aide sur place.
Le système de « mises à l’abri » soulève des interrogations sur son efficacité à long terme. Des critiques pointent du doigt des stratégies pernicieuses visant à renvoyer les migrants à la rue à tout prix. Les procédures d’Obligation de Quitter le Territoire (OQTF) sont également remises en question, avec des accusations de pièges et de conditions de vie difficiles.
Les autorités admettent la difficulté de suivre la trajectoire des migrants une fois qu’ils ont quitté la région parisienne. Les acteurs associatifs soulignent la nécessité d’évaluer la situation administrative des personnes concernées de manière plus approfondie. Alors que les Jeux olympiques se rapprochent, la question de la prise en charge des migrants à Paris reste un défi complexe et particulièrement controversé.