À un peu plus d’un mois des fêtes de fin d’année, l’un des quatre syndicats de la SNCF a évoqué la possibilité d’une «puissante mobilisation» qui pourrait intervenir à cette période charnière, afin de mettre le «sujet des salaires» sur la table.
Des vacances gâchées avant même d’être entamées ? C’est en tout cas ce qu’a suggéré le journal Le Parisien mardi 14 novembre, expliquant que SUD-Rail, l’un des quatre syndicats du secteur ferroviaire français, pourrait avoir recours à une «puissante mobilisation» au sujet des rémunérations des agents. En clair : les vacances de Noël pourraient être perturbées par une grève massive.
Alors que le congrès de la CGT Cheminots qui se déroule jusqu’au 17 novembre, les revendications autour de la question salariale vont bon train. En effet, les négociations annuelles qui ont abouti, le 8 novembre, à une table ronde entre la direction et les syndicats n’ont pas convaincu.
Plus précisément, l’accord qui prévoit une augmentation de «4,6% en moyenne», couplée à une «prime de partage de la valeur» d’un montant de 400 euros a été jugé trop faible par les syndicats qui devront parvenir à un accord avant mardi 21 novembre, afin de déboucher sur une signature. «En réalité, c’est 1,8% d’augmentation générale, ce n’est pas suffisant», a argumenté le secrétaire fédéral SUD-Rail, Julien Troccaz.
Le syndicaliste a également estimé que ses collègues et lui courraient «en permanence derrière l’inflation», ne parvenant plus à s’extirper de cette situation. Ils réclament une augmentation de 400 euros pour «tous les cheminots», chiffrant à «un peu moins de 700 millions d’euros» le coût de cette mesure pour l’entreprise.
Les grands départs visés par des préavis en cas de grève
Et c’est un véritable bras de fer qui s’annonce. La semaine passée, le nouveau DRH du groupe SNCF, Philippe Bru expliquait ainsi qu’une augmentation de «12 % ces deux dernières années» et comprise entre «17 et 21% sur trois ans» avait été accordée aux cheminots. «Des éléments de langage faux et insupportables, qui visent à faire du cheminot bashing», a de son côté fustigé le secrétaire général de l’Unsa Ferroviaire, Didier Mathis.
Néanmoins, pas de quoi s’inquiéter de ne pouvoir contempler les sourires qui ouvriront les présents au pied du sapin. Pour l’heure, aucune date de mobilisation n’a été fixée même si une réunion intersyndicale pourrait avoir lieu après la fin du congrès de la CGT Cheminots. SUD-Rail espère avant tout faire pression sur l’entreprise pour que les négociations soient rouvertes avant le 31 décembre 2023.
Questionné à ce sujet au micro d’Europe 1 mercredi 15 novembre, Fabien Villedieu, délégué SUD-Rail s’est d’ailleurs exprimé en ce sens. «Je ne vous dis pas qu’on va faire grève à Noël et sur le jour de l’an, je vous dis juste que les négociations sont en cours», a-t-il déclaré, expliquant avoir besoin «de créer un rapport de force» afin que les revendications soient entendues par la SNCF.
«Il paraît évident que les grands départs en vacances seront visés par des préavis, si on devait en arriver là», a promis un responsable syndical appartenant à une autre organisation. En 2022, durant la période des fêtes de Noël, un mouvement de grève des contrôleurs initié sur les réseaux sociaux avait particulièrement perturbé le trafic ferroviaire.