Paul-Henri Nargeolet, spécialiste français du Titanic et explorateur des fonds marins, était à bord du Titan, le submersible porté disparu depuis dimanche. Son décès a été annoncé ce jeudi 22 juin.
Paul-Henri Nargeolet connaissait bien le Titanic. Ce spécialiste français du légendaire paquebot, ancien sous-marinier, avait déjà visité l’épave des dizaines de fois avant de monter dans le Titan. Mardi, sa famille avait confirmé sa présence à bord de ce submersible dont on a perdu la trace dimanche, alors qu’il explorait les restes du Titanic. Ce jeudi, le décès des cinq passagers du sous-marin a été annoncé par l’entreprise OceanGate.
A 77 ans, Paul-Henri Nargeolet était, depuis 2007, le directeur du programme de recherche de la société RMS Titanic/Phoenix International, qui possède l’épave du Titanic. Ce passionné des profondeurs avait toutefois commencé sa carrière en tant qu’officier de marine.
D’abord commandant du groupe de plongeurs-démineurs de Cherbourg (Manche), il était ensuite devenu pilote de sous-marins au Groupe d’intervention sous la mer, dépendant de la Marine nationale française.
Paul-Henri Nargeolet avait ensuite découvert l’archéologie marine avec le Groupe de recherche d’archéologie navale. Il s’était alors passionné pour la fouille des épaves et était devenu, en 1986, responsable des sous-marins d’intervention profonde de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer).
Soit tout juste un an après la découverte de l’épave du Titanic par le scientifique américain Robert Ballard, en coopération avec l’Ifremer. Les années suivantes, Paul-Henri Nargeolet avait donc côtoyé les restes du paquebot de près, remontant des centaines d’objets au cours de dizaines de plongées à bord du sous-marin français Nautile.
Les cinq passagers sont morts
Dans une interview publié sur le site de La Cité de la Mer, un musée de Cherbourg, il avait expliqué que la dernière plongée avait eu lieu en 2021 «sur la partie avant du Titanic, sans aucun courant ce qui est très rare». Avec son équipe, il avait alors «pu observer pour la première fois des parties de l’épave sous un angle différent, ce qui en a fait une plongée particulièrement intéressante».
Les compétences et l’expérience de Paul-Henri Nargeolet l’avaient aussi amenées à participer à plusieurs campagnes de recherche de navires disparus. Il avait également été mobilisé en 2010, pour retrouver l’Airbus A330-203 disparu lors d’un vol Rio-Paris.
Ce jeudi, après cinq jours de recherches, des débris avaient été retrouvés dans l’océan par un robot. Quelques heures plus tard, l’entreprise OceanGate a annoncé que les cinq passagers du submersible étaient «malheureusement morts».