Bien souvent déclenchés après un choc physique ou émotionnel, ces troubles anxieux deviennent chroniques dans 20 % des cas, d’après l’Inserm. S’il n’est pas rapidement pris en charge, ce syndrome peut plonger les personnes qui en souffrent dans une profonde détresse mentale et physique.
Bipolarité, fatigue, dépression, anxiété, irritabilité, troubles alimentaires, hypervigilance… Souffrir d’un trouble de stress post-traumatique, c’est se voir tout à coup sombrer dans un état de mal-être profond, doublé d’un sentiment de menace et d’insécurité permanente. Ce problème de santé mentale peut surgir du jour au lendemain après des situations traumatogènes, des violences psychologiques ou sexuelles, une prise d’otage, une catastrophe naturelle, l’annonce d’une maladie grave ou encore une confrontation directe ou indirecte à la mort.
Après les attentats meurtriers du 13 novembre 2015, la plupart des victimes ont évidemment souffert de stress post-traumatique. « C’est comme s’il y avait devant nous un rideau qui protégeait du néant et ce rideau s’est déchiré », expliquait le professeur de psychiatrie, Thierry Baubet, à la Cour d’Assises de Paris le 29 octobre 2021 (via Ouest-France). Qui peut être touché par ces troubles et comment parvenir à s’en sortir ?
Stress post-traumatique : ces symptômes qui ne trompent pas
D’après l’Inserm, le TSPT repose sur trois catégories de symptômes spécifiques. Le premier groupe implique des reviviscences de l’événement traumatisant, le sujet le revit involontairement sous la forme de flash-back, pensées obsédantes ou cauchemars. Bien souvent, il suffit d’un bruit, d’une odeur ou d’un lieu pour réactiver les souvenirs d’un traumatisme et provoquer certaines réactions physiques (sueurs froides, tachycardie, vertiges…). L’organisme de recherche scientifique évoque ensuite un évitement des pensées, soit un mécanisme de protection du cerveau : ne pas affronter la douleur liée à un épisode douloureux et tenter de la chasser de sa mémoire. Autres réactions symptomatiques : des troubles de l’humeur, un repli sur soi, des crises d’angoisse.
Qui peut être concerné ?
Le trouble de stress post-traumatique n’épargne personne. D’après le Manuel MSD, il touche près de 9 % des personnes dans leur vie, y compris durant l’enfance. « Le trouble de stress post-traumatique dure plus d’un mois. Il peut être la poursuite de l’état de stress aigu ou se développer séparément jusqu’à six mois après l’événement », renseigne la référence mondiale des informations médicales. Le diagnostic repose sur plusieurs critères. Il est posé chez une personne qui a vécu directement ou indirectement à un choc physique ou émotionnel grave, lorsque les symptômes persistent depuis un mois ou plus et que ces derniers altèrent considérablement la qualité de vie d’une personne.
Combien de temps dure un TSPT ?
« La plupart des personnes vont guérir de ces troubles dans les trois mois suivant l’évènement, mais environ 20 % vont développer une forme chronique du syndrome », précise l’établissement public. L’examen clinique veille également à établir une chronologie. Selon la plupart des écrits, les troubles de stress post-traumatique s’installent progressivement, se manifestent après plusieurs semaines, mois, voire années.
En 2020, la célèbre pop star Lady Gaga avait évoqué son long combat contre le TSPT, qui s’est déclenché chez elle des années après un viol subi pendant son adolescence. Pour s’en sortir, la musicienne rappelait dans le documentaire The Me You Can’t See sur la santé mentale qu’il est « tellement important de s’entourer d’au moins une personne sur laquelle on peut compter ».
Comment réussir à s’en sortir ?
Aujourd’hui, les troubles de stress post-traumatique bénéficient d’une meilleure prise en charge et offre de soins. Il est recommandé d’être suivi par un professionnel, psychologue et/ou des psychiatres spécialisés, afin de travailler sur le comportement des victimes et sur le souvenir traumatique.
Ces professionnels de la santé mentale orientent généralement leurs patients vers l’une des trois thérapies suivantes : la thérapie cognitivo-comportementale (remplacer les idées négatives par des réactions appropriées à la réalité), la thérapie de reconsolidation (récupérer les souvenirs et les émotions dans le subconscient) ou l’EMDR (la thérapie par les mouvements oculaires). Dans certaines situations extrêmes, lors d’une prise d’otage, un attentat ou une guerre, des cellules de soutien psychologique d’urgence sont immédiatement mises en place. Dans tous les cas, un deuxième avis médical est important pour prendre soin de votre santé mentale.