Une enquête a été récemment ouverte par le Parquet national financier (PNF) concernant le déplacement controversé d’Anne Hidalgo à Tahiti en novembre 2023. Les chefs d’accusation portent sur la « prise illégale d’intérêts » et le « détournement de fonds publics ». La maire de Paris affirme être « sereine et confiante » face à ces allégations.
Mardi après-midi, une perquisition a été menée à la mairie de Paris en relation avec ce voyage, confirmant ainsi les informations du journal Le Monde. Cette action s’inscrit dans le cadre de l’enquête ouverte en novembre par le PNF. Les accusations reposent sur des soupçons de « prise illégale d’intérêts » et de « détournement de fonds publics ».
Le déclencheur de cette enquête remonte à novembre dernier, suite à une plainte déposée par l’association anticorruption AC ! accompagnée de plusieurs signalements émanant d’élus du conseil de Paris et de la région Île-de-France. L’association a accusé la maire de Paris de profiter du déplacement sous prétexte de vérifier les installations de surf pour rendre visite à sa fille, résidant sur une île voisine de Tahiti.
Officiellement, le voyage était justifié par la nécessité d’évaluer les infrastructures de surf en vue des Jeux Olympiques de 2024. Cependant, l’association AC ! a mis en doute le véritable motif du déplacement, soulignant la présence de la fille d’Anne Hidalgo.
Selon les informations fournies par la Ville de Paris, les frais de transport pour la délégation parisienne composée de six personnes (trois élus et trois collaborateurs) s’élèvent à 40 955 euros, tandis que les frais d’hébergement et de restauration atteignent 18 545 euros, totalisant ainsi 59 500 euros.
En réponse à la perquisition, la Ville de Paris a émis un communiqué indiquant qu’elle avait « d’ores et déjà produit volontairement les justificatifs » et se tenait « à la disposition de la justice ». Elle avait déjà affirmé en novembre avoir fourni tous les éléments nécessaires pour réfuter les allégations, qualifiant le déplacement de « régulier sur le plan déontologique ».
La commission de la déontologie de la Ville de Paris avait également affirmé que la municipalité n’avait pas financé sur des fonds publics l’activité personnelle de la maire et qu’aucun préjudice n’avait été subi.
Ce voyage de trois semaines en Nouvelle-Calédonie puis en Polynésie française, initialement professionnel puis devenu privé, a suscité des critiques de l’opposition de droite en raison du bilan carbone et du coût du voyage. L’affaire, devenue rapidement le « Tahiti Gate », a été largement médiatisée, accusant Anne Hidalgo de mélange des genres. La maire socialiste, de retour à Paris, se retrouve aujourd’hui au cœur d’une enquête judiciaire qui pourrait ternir plus encore son image d’édile.