Selon le quotidien italien « La Repubblica », Washington aurait détecté des mouvements d’avions militaires russes sur le sol tunisien. Cette observation intervient dans un contexte où la Russie, à travers son Africa Corps, cherche à étendre son influence sur le continent. Les autorités américaines voient d’un mauvais œil ce potentiel rapprochement entre la Russie et la Tunisie.
Des avions russes auraient été repérés à l’aéroport de Djerba, proche de la frontière libyenne. Le département d’État américain exprime sa préoccupation face aux activités de Wagner, une société militaire privée russe, et aux actions soutenues par la Russie en Afrique, lesquelles alimentent les conflits et favorisent l’immigration irrégulière, y compris vers la Tunisie.
Bien que la nature exacte de cette présence militaire russe en Tunisie reste à déterminer, les intentions de la Russie dans la région sont perçues comme une menace par le département d’État américain.
Cette situation préoccupe également l’Italie, notamment la présidente du Conseil, Giorgia Meloni, qui s’est personnellement investie pour renforcer les liens avec la Tunisie et éviter les risques liés à l’immigration clandestine. Rome a également fait pression pour obtenir un prêt de 1,9 milliard de dollars du Fonds monétaire international (FMI) en faveur de la Tunisie, en proie à une crise financière, mais cette demande est toujours en attente de validation.
قررت صحيفة " La Repubblica" الإيطالية تخويف القارئ عديم الخبرة بفكرة وجود طائرات مقاتلة روسية في مطار جزيرة #جربة في #تونس.
— Russian Embassy in Libya (@LibyaRussian) May 20, 2024
لا يسع المرء إلا أن يحسدهم على مثل هذا الخيال.
لكن كردة فعل علينا أن نقول: أن هذا كذب وتزيف. وعدم احترام كامل للقارئ سواءاً كان في #إيطاليا أوخارجها. pic.twitter.com/Q9ooj0eU9l
« La Repubblica » suggère que le président tunisien, Kaïs Saïed, pourrait envisager un rapprochement avec la Russie, ce qui inquiète Washington et les partenaires occidentaux. Cette démarche pourrait soit traduire une volonté de retourner sa veste en se liant à Vladimir Poutine, soit exercer une pression sur l’Occident en évoquant un possible rapprochement avec le « Sud global », une coalition émergente entre la Russie et la Chine visant à défier le leadership américain sur la scène internationale.
À la veille du sommet du G7 prévu en juin dans la région italienne des Pouilles, « La Repubblica » révèle que Washington a demandé au gouvernement tunisien de signaler tout survol ou atterrissage d’avions de l’armée russe ou du groupe militaire privé Wagner sur son territoire.
En réaction à cet article de presse, l’ambassade de Russie en Libye a qualifié ces informations de fausses dans un communiqué diffusé le 20 mai dernier, selon les informations relayées par le site tunisien Business News.