La première audition parlementaire sur l’enquête en destitution du président américain Joe Biden a lieu ce jeudi. Cette enquête a été ouverte par les Républicains sur les affaires controversées du fils de Joe Biden, Hunter, à l’étranger.
La première étape d’une enquête qui met à mal le président américain. Ce jeudi, la toute première audition parlementaire de l’enquête en destitution de Joe Biden ouverte par les Républicains doit avoir lieu.
Cette première audition doit se concentrer sur les questions « constitutionnelles et juridiques » concernant les accusations d’implication de Joe Biden dans les affaires de son fils, Hunter Biden, à l’étranger.
De quoi sont accusés Hunter et Joe Biden ?
Le deuxième fils du président américain est l’une des cibles privilégiées des conservateurs. Depuis plusieurs mois, Hunter fait l’objet d’une enquête du ministère de la Justice concernant des transactions douteuses en Chine et en Ukraine.
Le fils de Joe Biden a rejoint en 2014 le conseil d’administration de Burisma, un groupe gazier ukrainien, moyennant un confortable salaire de plusieurs dizaines de milliers de dollars par mois. À l’époque, Joe Biden était alors le vice-président de Barack Obama, et était ainsi directement impliqué dans la politique des États-Unis en Ukraine. Hunter Biden, en utilisant l’influence de son père, aurait cherché à évincer un procureur ukrainien qui enquêtait sur l’entreprise gazière pour corruption, selon des allégations lancées par Donald Trump, qui cherchait à trouver des éléments compromettant sur son rival Joe Biden peu avant l’élection présidentielle de 2020.
Hunter Biden a aussi fait l’objet d’enquête de la presse américaine pour des liens supposés avec une entreprise chinoise d’énergie. Selon les informations du Washington Post, l’entreprise aurait versé 48 millions de dollars à des entités contrôlées par Hunter et James Biden, son oncle, lorsque Joe Biden était vice-président.
Kevin McCarthy, le président républicain de la Chambre des Représentants, à la tête de l’enquête en destitution, affirme que les actions de son fils lorsqu’il était vice-président témoignent d’une «culture de la corruption», et a accusé le fils du président d’avoir utilisé la «marque Biden» pour faire progresser ses relations avec des partenaires étrangers.
Sur quoi s’appuient les Républicains ?
Lors de la première audition publique qui doit avoir lieu ce jeudi, la commission d’enquête va s’appuyer sur « trois témoins crédibles », a déclaré James Comer, le Républicain qui dirige la commission de la Chambre des Représentants, selon ABC News. « Nous voulons être en mesure d’expliquer ce qu’est exactement une enquête de destitution et quel en est l’objectif », a-t-il ajouté.
D’autres personnes doivent témoigner ce jeudi, notamment des experts en droit financier qui devront analyser les « preuves » récoltées par les Républicains sur de possibles transactions commerciales entre la famille Biden et des partenaires étrangers.
« La commission de surveillance continuera à suivre la piste des preuves et de l’argent afin d’assurer la transparence et la responsabilité que les Américains exigent de leur gouvernement », indique un communiqué de la commission. James Comer a également déclaré que la commission allait demander les relevés bancaires de James et Hunter Biden.
Que répond la Maison Blanche ?
Depuis l’annonce de cette enquête en destitution mi-septembre, la Maison Blanche a constamment nié les faits qui lui sont reprochés par les Républicains. L’administration américaine cherche à discréditer cette enquête, basée en partie sur des soupçons de Donald Trump.
L’exécutif américain a notamment envoyé une note à la presse et a exhorté les médias à « redoubler » de vigilance concernant cette affaire. Traiter ce dossier en écrivant « les Républicains disent ceci, mais la Maison Blanche dit cela, ce n’est pas rendre service aux Américains qui s’appuient sur la presse indépendante pour demander des comptes aux personnes au pouvoir » peut-on notamment lire dans cette note.
La Maison Blanche affirme que l’enquête lancée par les Républicains est « purement politique et sans preuves ». Par ailleurs, de nombreux alliés de Joe Biden y voient une tentative de l’aile trumpiste des Républicains de saboter sa campagne pour sa réélection en 2024.
Joe Biden risque-t-il vraiment la destitution ?
Selon la Constitution américaine, le Congrès peut effectivement entamer une procédure de destitution du président, en cas de trahison, de corruption ou d’autres « crimes ou délits majeurs ».
L’engagement de la procédure de destitution, ou « impeachment » en anglais, et le vote de la mise en accusation sont du ressort de la Chambre des Représentants. L’acte d’accusation doit être voté à la majorité simple. Ensuite, le Sénat doit organiser le procès du président, au terme duquel ils doivent voter pour chaque article. L’impeachment est acté si la majorité des deux tiers des membres du président vote pour à l’issue du procès.
Cependant, le Sénat est actuellement à majorité démocrate. Il y a donc très peu de chances que cette procédure aboutisse.