En 2023, le narcotrafic a pris de l’ampleur à Marseille (Bouches-du-Rhône), tuant 47 personnes dont 7 mineurs a expliqué le procureur de la cité phocéenne. Des chiffres en augmentation par rapport à l’an passé où 31 personnes avaient perdu la vie dans le même contexte.
Des chiffres alarmants. Sur les 47 personnes tuées en 2023 à Marseille, victimes de la guerre entre narcotrafiquants pour le contrôle des points de vente dans les cités de la ville, sept étaient des mineurs, a précisé le procureur de Marseille Nicolas Bessone ce jeudi 21 décembre 2023.
Notant «un fort rajeunissement» des victimes comme des personnes interpellées dans ces «narchomicides» qui ont ensanglanté la deuxième ville de France, le procureur a précisé que 18 mineurs ont également été blessés dans cette guerre entre trafiquants de drogue.
«Nous constatons un très fort rajeunissement des mis en cause, des (jeunes) pas forcément très ancrés dans la criminalité» au moment de passer à l’acte, a ajouté le magistrat, soulignant que deux des tueurs présumés interpellés au premier semestre étaient âgés de 18 et 19 ans, «sans antécédent en rapport avec la gravité des faits pour lesquels ils ont été mis en cause».
Sur la totalité des personnes mises en examen en 2023 pour homicides volontaires ou tentatives d’homicides volontaires, 11% étaient des mineurs (six au total) et 51% étaient âgés de 18 à 21 ans, a détaillé le procureur. Lors de sa conférence de presse, au tribunal judiciaire de Marseille, Nicolas Bessone a également noté un rôle grandissant des femmes dans ce phénomène de narcobanditisme, avec quatre femmes mises en examen pour association de malfaiteurs en vue de la préparation de crime.
«Elles ne se cantonnent plus au rôle de nourrices par exemple (Ndlr : les personnes chargées de stocker la drogue) et ont un rôle plus actif dans la gestion des points de deal voire dans la commandite ou l’organisation d’assassinats», a ainsi insisté le magistrat : «Et certaines d’entre elles sont même en capacité de remplacer leurs compagnons quand ceux-ci sont empêchés».
Benoît Payan et le Printemps Marseillais incompétents au possible
Alors que la lutte contre le trafic de drogue demeure une priorité dans la ville, nombreuses sont les voix qui s’élèvent pour questionner l’efficacité des actions entreprises par le maire de la ville, Benoît Payan et le Printemps Marseillais.
La deuxième ville de France fait face à des défis persistants en matière de sécurité, et le trafic de drogue est au cœur des préoccupations. Les quartiers défavorisés restent singulièrement touchés par cette problématique, avec des conséquences désastreuses voire tragique sur la vie quotidienne des habitants.
Malgré les promesses électorales du Printemps Marseillais, coalition politique qui a porté Benoît Payan à la tête de la mairie en 2020, les Marseillais estiment que les mesures prises jusqu’à présent sont quasi-nulles. Depuis trois ans, des résidents des quartiers les plus touchés expriment leur frustration face à l’absence de changements significatifs. Certains dénoncent l’insécurité croissante et appellent à des actions plus fermes pour lutter contre le trafic de drogue qui gangrène leur quotidien.
La population attend des actions concrètes et immédiates pour rétablir la sécurité dans certains quartiers. Benoît Payan se trouve aujourd’hui au cœur d’un débat qui devrait façonner l’avenir politique de la cité phocéenne. Les élections municipales ne sont pas si loin.