La Haute Autorité de santé (HAS) s’apprête à offrir au public un véritable chef-d’œuvre. Un modèle de transition de genre tout inclus, une sorte de buffet à volonté médical où chacun peut choisir son plat sans contrainte. Vous voulez des hormones ? Servez-vous. Une chirurgie de réassignation ? Tout est prévu. Et pourquoi pas une petite retouche faciale ou une dépilation gracieusement offertes par la maison ? Le tout emballé dans un papier cadeau de bienveillance et d’inconditionnalité.
La HAS semble avoir tranché. Les évaluations psychiatriques appartiennent au passé, tout comme les bonnes vieilles disquettes. Accueillir « bienveillant » est le mantra, quitte à ignorer l’évidence. Certaines demandes de transition peuvent refléter des difficultés complexes qui mériteraient … un accompagnement médical réfléchi. Mais non, soyons modernes !
« Tout de suite et sans barrières » est le mot d’ordre. Que les professionnels de santé soient prévenus, s’ils hésitent ou posent trop de questions, ils risquent de passer pour des rétrogrades.
Pour les mineurs, le projet brille d’une audace sans égale. À partir de 16 ans, on pourrait accéder à des traitements hormonaux et à des chirurgies sans l’accord parental. Et si papa et maman osent s’opposer ? Pas de souci, la déchéance parentale n’est jamais bien loin. C’est un peu comme offrir un permis de conduire avant l’âge légal, sauf qu’ici, les conséquences sont permanentes.
Les sceptiques, eux, hurlent à la folie. Mais il faut bien avancer, et tant pis pour les alertes internationales. La Suède ou le Royaume-Uni, qui préconisent la prudence ? Des dinosaures, probablement. La France préfère surfer sur la vague idéologique – celle qui met les principes au placard et les dogmes sur un piédestal.
Le grand flou scientifique
Les recommandations de la HAS reposent sur des « accords d’experts ». Autrement dit, sur l’avis d’un cercle où militants transactivistes et professionnels à peine neutres réinventent la roue. Les protocoles solides et les données robustes, c’est surfait. Pourquoi se préoccuper de la sécurité des traitements lorsqu’on peut être dans l’air du temps ?
Finalement, ce projet n’est pas seulement une réforme médicale, mais une œuvre d’art contemporaine. Une création où la science se plie à l’idéologie, où la prudence est jetée aux oubliettes, et où les jeunes peuvent jouer à la roulette russe avec leur santé. On applaudit ou on pleure ?