Il y a presque un an, Émile, âgé de deux ans et demi, disparaissait mystérieusement dans le hameau du Haut-Vernet, situé dans les Alpes-de-Haute-Provence. Le petit garçon, confié à la garde de ses grands-parents maternels, s’évanouissait sans laisser de trace. Aujourd’hui, malgré la découverte récente de certains de ses ossements, l’énigme de sa disparition demeure entière.
Les habitants du Haut-Vernet, petit village paisible de montagne, peinent à retrouver leur quiétude. L’agitation médiatique incessante ajoutée à la tragédie a exacerbé leur détresse.
« C’est saoulant de vous avoir tout le temps, c’est cela qui nous ennuie le plus », confient certains résidents, bien que personne n’ait oublié l’événement tragique.
Christian, un habitant du hameau, exprime un sentiment partagé par beaucoup :
On se pose toujours les mêmes questions, encore plus depuis qu’ils ont retrouvé ses ossements et ses vêtements. Un lieu qui est à plus de deux kilomètres du village. Un accident à cet endroit-là, par un petit chemin avec des herbes très hautes au mois de juillet de l’année dernière avec un petit gamin de deux ans et demi, c’est impossible. Il ne serait pas allé là-bas tout seul. Donc il y a eu quelque chose, pratiquement toute la population est persuadée que ce gamin ne s’est pas perdu tout seul.
Les espoirs de la communauté sont résumés par le maire du Haut-Vernet, François Balique :
Il y a un enfant qui est décédé, on a retrouvé les restes de son corps. On a besoin de savoir de quoi il est mort. On a besoin de savoir. Je ne dis pas qu’on nous doit la vérité parce que la Gendarmerie fait tout ce qu’elle peut, mais j’espère qu’on connaîtra la vérité.
Depuis la disparition d’Émile, de nombreuses investigations ont été menées par les autorités. Les recherches sur le terrain, les auditions, l’analyse de la téléphonie et des indices recueillis n’ont jusqu’à présent pas permis de résoudre ce mystère.
La découverte, fin mars, du crâne et de petits ossements de l’enfant par une randonneuse a offert un maigre éclaircissement. Les experts de l’Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale ont établi que l’enfant n’a pas succombé à des coups portés à la tête, les fractures et fissures constatées étant post-mortem.
Cependant, les enquêteurs manquent encore de nombreux éléments, car seule une petite partie du corps a été retrouvée. De nouvelles analyses, utilisant des techniques innovantes, ont été confiées à un laboratoire privé de Bordeaux, reconnu pour avoir élucidé des affaires complexes grâce à des recherches ADN poussées. Malgré ces efforts, les réponses se font attendre, laissant une famille et une communauté dans l’angoisse.
Un an après, le village du Haut-Vernet aspire à retrouver sa tranquillité. Le maire a signé l’acte de décès d’Émile le 28 juin, mais le mystère demeure, entouré de questions sans réponse : comment et pourquoi l’enfant a disparu ? Quelles sont les véritables circonstances de sa mort ? La quête de vérité continue.