Le paysage politique français connaît des bouleversements notables depuis la nomination de Michel Barnier à Matignon. Alors que, début juillet, la droite avait clairement fermé la porte à une participation gouvernementale, ce changement à la tête du gouvernement semble avoir rouvert les négociations. Aujourd’hui, même Laurent Wauquiez, le président de La Droite Républicaine à l’Assemblée nationale, qui s’était jusqu’alors tenu à l’écart, semble considérer une entrée au gouvernement.
L’annonce de Michel Barnier comme nouveau Premier ministre a immédiatement suscité une reconfiguration des équilibres politiques au sein de la droite française. Gérard Larcher, président du Sénat, ne cache pas que cette nomination a fait évoluer les discussions. Il reconnaît que, désormais, l’idée d’occuper des postes-clés au sein du gouvernement n’est plus un tabou pour la droite.
Laurent Wauquiez perçoit ce changement comme une opportunité stratégique. Depuis plusieurs semaines, il s’activerait en coulisses pour retrouver un portefeuille de ministre, avec un intérêt particulier pour le poste de ministre de l’Intérieur à la place Beauvau. Un tel rôle lui permettrait de mettre en place des mesures qu’il défend depuis longtemps, notamment sur des sujets décisifs tels que l’immigration et la sécurité.
Cependant, Laurent Wauquiez n’est pas le seul à lorgner sur une place au sein du gouvernement. D’autres figures importantes des Républicains, comme Bruno Retailleau, chef de file des sénateurs LR, sont également dans la course. Le député, fort de son expérience et de son implication dans l’écriture de la loi sur l’immigration de décembre dernier, se montre déterminé à obtenir un poste ministériel. Bien que cette loi ait été en grande partie censurée par le Conseil constitutionnel, elle pourrait bien être réintroduite sous une nouvelle forme par le prochain gouvernement, offrant ainsi à Bruno Retailleau une chance de se repositionner sur ce dossier.
Pour Laurent Wauquiez, accepter un poste ministériel serait synonyme de retour sous les projecteurs au moment où la droite semble prête à reprendre les rênes du pouvoir. Cependant, cette perspective comporte son lot de risques. La composition actuelle de l’Assemblée nationale, marquée par des divergences internes et des tensions, laisse entrevoir un bilan gouvernemental complexe et difficile à défendre. Nicolas Sarkozy, ancien président de la République, encourage néanmoins Laurent Wauquiez à franchir le pas. Selon lui, le temps où les Républicains pouvaient se contenter de peser depuis l’opposition est révolu. Il estime que c’est au sein du gouvernement que le parti pourra véritablement peser sur les décisions et influencer l’avenir du pays.