Une superstar française du football féminin, un braquage de diamant qui tourne mal… Que faut-il voir cette semaine ?
« Wahou » • Comédie de Bruno Podalydès (1h30)
À vendre. La maison a de l’allure. L’agent parle de « cachet ». Ce professionnel oublie de préciser que le train passe au bout du jardin. Ce sont les astuces du métier. Il faut qu’en découvrant l’endroit, les arrivants poussent un « Wahou ! » d’enthousiasme. Il y en aura beaucoup dans cette comédie légère, moderne, enlevée, tournée avec un plaisir communicatif et évident.
La passion se délite, à force d’employer des mots comme devis, plein sud, d’évoquer une salle de bains comme s’il s’agissait d’une œuvre d’art. Pendant ce temps, les gens continuent à rêver de feux de cheminée, de cris d’enfants sur la pelouse, d’apéritifs sous les arbres. Leur avenir est rempli de travaux. Leur tête grouille de rénovations. La fantaisie est reine dans cette série de sketchs qui s’enchaînent à la vitesse du son. La maison est toujours à vendre. Le film, lui, est à louer. Dans tous les sens du terme.
« Dernière nuit à Milan » • Thriller d’Andrea Di Stefano (2h05)
Les flics ne dorment pas la nuit. Franco Amore n’échappe pas à la règle. Même à quelques heures de la retraite et après trente-cinq ans de bons et loyaux services. Amore est un policier honnête, compétent. Il n’a jamais tiré sur personne. Dans un tunnel, son collègue Dino est retrouvé mort. Amore est appelé sur cette scène de crime qu’il fait semblant de découvrir. Andrea Di Stefano remonte et dilate le temps avec une belle maîtrise pour reconstituer un braquage de diamants qui tourne mal.
Si tout n’est pas parfaitement crédible dans la seconde partie – on entre dans ce tunnel comme dans un moulin - Dernière nuit à Milan dépeint sans complaisance la réalité du métier de flic, payé une misère sans compter ses heures, et parfois amené à travailler dans la sécurité privée pour arrondir ses fins de mois. Pour une oreille avertie, ils sont les seuls à parler un italien neutre. Les autres protagonistes font entendre des accents calabrais ou siciliens – mention spéciale à Antonio Gerardi dans le rôle de Cosimo, digne de Joe Pesci chez Scorsese. Dans ce panier de crabes, Pierfrancesco Favino joue un petit poisson. Il lui donne un charisme et une dignité formidables.
« Marinette » • Biopic de Virginie Verrier (1h36)
La mise en scène a autant de relief que le dernier match de la saison du PSG (ou de l’OM, au choix). Les scènes de foot compilent les buts sans imagination, alors que l’actrice Garance Marillier touche sa bille balle au pied.
Mais le destin de Marinette Pichon, Cosette en crampons (père alcoolique et violent) et pionnière du foot féminin, se prête à un biopic édifiant. Star du soccer aux États-Unis au début des années 2000, serial buteuse de l’équipe de France, Pichon a ouvert la voie dans une discipline toujours en mal de reconnaissance.